Toutes les photos d’époque, sauf indication contraire, proviennent du site La Contemporaine et ont été recadrées par souci de lisibilité
Site accessible au public lors des périodes d’ouverture
Haut lieu de la guerre des Mines, la butte de Vauquois est aujourd’hui un monument historique entretenu par l’Association des Amis de Vauquois et de sa Région.
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Du 3 septembre 1914 au 25 septembre 1918, date de la libération du site par l’armée américaine, 14 000 soldats ont perdu la vie dans les combats acharnés pour cet observatoire stratégique. Ce ne sont pas moins de 17 km de galeries qui ont été creusés dans le sous-sol de la butte, principalement par les allemands. Ces derniers ont été jusqu’à creuser une véritable forteresse – ou Stollen – avec cuisines, chambrées et puits pour minenwerfers !
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Ce site se distingue également par la guerre des mines qui s’y est déroulée de 1915 à 1918. 519 mines, ces souterrains remplis d’explosifs, seront déclenchées sur la butte entre 1915 et le 9 avril 1918. Elles ont marqué à jamais le paysage, scindant la butte en deux, telle une cicatrice qui ne s’estompera jamais.
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Dans son ouvrage « La Butte de Vauquois« , le capitaine R. de Feriet retrace les évènements qui se sont déroulés à Vauquois de l’arrivée des allemands à sa libération.
« Onze divisions françaises, deux divisions italiennes et une division américaine, ont combattu sur la Butte de Vauquois, de 1914 à l’Armistice de 1918 :
Tiré de l’ouvrage La Butte de Vauquois de R. de Feriet
– 9e division, en septembre 1914 ;
– 10e division, en octobre ;
– 9e division, du 8 novembre à la mi-janvier 1915 ;
– 29e, division, de la mi-janvier à la mi-février ;
– 10e, division, de cette mi-février 1915 aux derniers jours de juillet 1916 ;
– 71e division, de fin juillet à fin décembre 1916 ;
– 31e, 64e, 26e, 120e divisions, de fin décembre 1916 à mai 1918 ;
– 3e et 8e divisions italiennes en mai-juin 1918 ;
– 157e, 36e, 73e divisions, de juin à septembre 1918 ;
– 35e division américaine, en septembre. »
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Le 24 septembre 1914, les allemands prennent pied sur la butte au cours d’un assaut mené sur l’Argonne. Les français, ayant perdu cet observatoire de premier ordre, dominant notamment la voie ferrée Paris-Verdun.
Du 28 au 30 octobre 1914, une première attaque est menée par les 331e et 46e RI. Bloquée le 29 en raison d’une préparation d’artillerie insuffisante, l’attaque est reprise le 30 après un violent bombardement. Elle échouera de nouveau.
Le 8 décembre 1914, les 113e et 131e RI attaquent de nouveau. Une préparation à l’artillerie lourde débute à 11h30, puis l’infanterie se lance à 12h. une fois encore, l’attaque n’atteindra pas ses objectifs.
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Du 20 au 25 décembre 1914, des attaques sont menées sur le secteur par les 131e, 262e, 82e, 41e RI et le 44e Régiment d’Infanterie Coloniale, pour des gains de terrain très modestes.
Le 17 février 1915, les 31e et 75e RI attaquent le V de Vauquois et le village. 3 mines explosent au niveau des attaques 1, 3 et 4 (voir carte ci-dessous, cliquez dessus pour l’agrandir), mais avec des conséquences dramatiques : une trentaine d’hommes sont tués ou blessés au 31eRI (attaque 4). La mine de l’attaque 3 atteint à peine les lignes ennemies, celle de l’attaque 1 explose à mi chemin entre les tranchées françaises et allemandes… L’assaut d’infanterie n’aboutira pas.
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Le 28 février 1915, les 46e et 89e RI repartent à l’attaque, mais sont arrêtés par les mitrailleuses et l’artillerie allemande.
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Le 1er mars 1915, les 31e, 46e et 89e RI repartent à l’attaque et parviennent à prendre position le long de la rue des Juifs. la présence française est ainsi de nouveau assurée à Vauquois. Les allemands lancent une contre-attaque dans la nuit du 3 au 4 mars, de 23h10 à 7h30. Mais les français tiennent bon et repartent à l’attaque le 4 mars (313e RI et 42e RIC). Les troupes avancent jusqu’à la grand rue avant d’être repoussées dans les tranchées de départ, rue des Juifs.
Le 15 mars 1915, le 76e RI repart à l’attaque pour prendre définitivement la butte. Cette attaque, prévue initialement le 14 puis repoussée au 15 en raison du brouillard empêchant l’artillerie de régler ses tirs, n’aboutira pas. En effet, malgré une préparation d’artillerie de 2h30, les positions allemandes sont imprenables car elles ont été renforcées et fortifiées. Une cinquantaine de mètres seulement sont gagnés.
Les 5 et 6 avril 1915, les 89e RI et 42e RIC se lancent de nouveau à l’assaut. Des tranchées allemandes sont conquises à l’est du village, mais reprises par une contre-attaque allemande.
Le 6 juin 1915, dernière tentative de l’infanterie pour prendre la butte. Le 3e bataillon du 31e RI et 3 sections de sapeurs pompiers attaquent à l’aide de lance-flammes les positions allemandes, mais l’explosion d’un dépôt de munitions allemand rabat les flammes sur les premières lignes françaises et contraignent certaines fractions à se replier momentanément. Le bilan est d’une vingtaine de morts côté français.
S’en suit une terrible guerre des mines jusqu’en avril 1918. Du 15 au 30 juin 1916, 3 mines françaises et 3 mines allemandes sont déclenchées. En juillet 1916, 7 mines françaises et 6 mines allemandes. En août 1916, 8 mines françaises et 10 mines allemandes.
Les mines étaient utilisées à Vauquois depuis l’assaut du 17 février 1915. Avant l’intensification de la guerre souterraine en juin 1916, trois explosions terribles avaient à jamais marqué l’endroit et préfiguraient la suite des évènements.
Le 3 mars 1916, une mine allemande de 4 tonnes crée un entonnoir de 20 mètres de diamètre. Les français répliquent le 23 mars, par une mine de 12 tonnes de cheddite. L’entonnoir, de 45m de diamètre et 12m de profondeur, engloutit les 1e et 2e lignes allemandes.
Le 14 mai 1916, une mine allemande d’une puissance inégalée explose à 16h10. le cratère, de 70 m de diamètre et 30 m de profondeur, témoigne de la violence de l’explosion. Les déblais sont projetés sur un cercle de 50 m de rayon ! La partie ouest de la butte est arrachée, les tranchées françaises de la zone sont effacées, avec les 108 soldats qui les occupaient, et une partie des tranchées allemandes de première ligne sont touchées par les retombées de déblai (voir schéma suivant, cliquez pour agrandir).
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Le 5 juin, une mine française de 6 500 kg emporte 30 m de tranchées allemandes. Le 10 décembre 1914, une mine allemande est déclenchée à 7h, et forme un entonnoir de 60 à 70 m de diamètre, d’une profondeur de 15 à 20 m. La moitié de la 21e compagnie du 358e RI est ensevelie, les abris sont enterrés sous les déblais. Les hommes seront tous dégagés, sauf 21 disparus, qui tenaient la première ligne au moment de l’explosion.
En mai/juin 1918, la butte est occupée par les troupes italiennes, qui vont mener une stratégie offensive contre les allemands, sans gains de terrain significatif.
enfin, le 25 septembre 1918, la butte est libérée, presque sans combats, par les soldats de la 70e brigade de la 35e division du 1er corps américain.
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Aujourd’hui, le site se visite aux horaires d’ouvertures, qu’il est possible de trouver sur le site de l’association des amis de Vauquois. L’atmosphère qui règne sur le site est particulière, tant il est difficile d’imaginer les conditions de vie des soldats et l’angoisse permanente de ces immenses explosions souterraines.
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Photographies d’époque de la butte
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