Le matériel des manœuvres de force en 1916

Fig. 8. — Chèvre de tranchée

Extrait du « Règlement de manœuvre de l’artillerie à pied – Manœuvres de force, approuvé par le Ministère de la Guerre le 31 Juillet 1908 – Édition 1916« , ce document présente les différents équipements utilisés pour les manœuvres de force, c’est-à-dire de déplacement, démontage et remontage des canons.

Parce qu’on pense rarement à la mise en place de l’artillerie lorsqu’on parle de forts ou de champs de batailles, ou encore de bombardements, je vous propose de découvrir ce (long) descriptif retranscrit du document original, avec ses nombreuses gravure.

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Table des matières

TITRE II – DESCRIPTION DU MATÉRIEL.


CHAPITRE 1.


CHÈVRE MODÈLE 1840.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 1, 2, 3, 4.)
Fig. 1. — Chèvre modèle 1840 dressée sur son pied et équipée à 2 brins.

Fig. 1. — Chèvre modèle 1840 dressée sur son pied et équipée à 2 brins.

369. La chèvre modèle 1840, ou chèvre à déclic, se compose essentiellement de deux hanches et d’un pied formant trépied, d’une poulie dans la gorge de laquelle passe la chaîne qui supporte le fardeau, et d’un treuil sur lequel s’enroule cette chaine.

Fig. 2. — Tête de la chèvre modèle 1840.

Fig. 2. — Tête de la chèvre modèle 1840.

AGRÈS.

370. Les agrès afférents à la chèvre modèle 1840 sont : 1° la poulie enchapée ; 2° la chaîne ; 3° l’arrêt de chaîne ; 4° les leviers ; 5° les plateaux de pointe ; 6° Éventuellement les câbles de chèvre.

Fig. 3. — Poulie enchapée.

Fig. 3. — Poulie enchapée.

Fig. 4. — Arrêt de chaîne.

Fig. 4. — Arrêt de chaîne.

371. Remarques. 1° La poulie enchapée simple (voir fig. 7) pèse 30k500.
2° La chaîne, terminée à l’une de ses extrémités par un crochet et à l’autre extrémité par une maille longue qui se fixe à l’un des crochets du treuil, sert à soulever le fardeau. Sa longueur est de 10m50 et son poids de 56 kilogrammes.
3° Les leviers sont des leviers ordinaires de siège.
4° Sur un sol résistant, les plateaux de pointe ne sont pas nécessaires : quand le terrain est glissant, on les maintient par des piquets en fer ou en bois. Chaque plateau de pointe pèse 12 kilogrammes.

372. Renseignements numériques. La chèvre modèle 1840 pèse 306 kilogr. (Y compris le pied) ; le pied seul pèse 36 kilogr. La hauteur de la chèvre dressée est d’environ 4m16 et sa largeur mesurée par l’écartement du pied par rapport aux hanches est d’environ 3m35. L’intervalle entre les pointes des hanches est de 2m260. L’espace dégagé en dessous du treuil entre les hanches, après l’enlèvement du 1er épars, a une hauteur de 1 m 10.
Dressée sur son pied, la chèvre modèle 1840 permet d’élever un fardeau a 3m10 au-dessus du sol quand elle est équipée à 2 brins et à 2m65 quand elle est équipée à 3 ou 4 brins (mesure prise verticalement du sol aux crochets de la poulie enchapée élevée le plus haut possible).

EMPLOI ET PUISSANCE DE LA CHÈVRE.

373. La chèvre modèle 1840 est destinée aux mouvements verticaux des bouches à feu et du matériel de siège et de place.
On l’emploie dans les équipages de siège et dans l’armement des places pour soulever des fardeaux dont le poids est inférieur à 4,000 kilogr. La force nominale de la chèvre est de 3,600 kilogr., mais peut être dépassé couramment sans inconvénient.
La puissance varie suivant qu’on l’équipe à 2, 3 ou 4 brins.
Les chaines sont éprouvées pour une charge de 4,500 kilogrammes, mais dans la pratique on ne doit pas dépasser une charge de 1,500 kilogrammes par brin.
La chèvre peut, avec l’équipement à 2 brins, soulever un poids de 3,000 kilogr. ; et avec l’équipement à 3 ou 4 brins un poids compris entre 3,000 kilogr. et la limite extrême de 4,000 kilogr.

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CHÈVRE DE PLACE N°1 (MODÈLE 1875)
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 5, 6, 7.)
Fig. 5. — Chèvre de place n°1 (modèle 1875) dressée sur son pied et équipée à 4 brins.

Fig. 5. — Chèvre de place n°1 (modèle 1875) dressée sur son pied et équipée à 4 brins.

374. La chèvre de place n°1 (modèle 1875) se compose essentiellement de deux hanches et d’un pied formant trépied, de deux poulies destinées à recevoir la chaine qui supporte le fardeau et d’un monte-charge à barbotin dans lequel engrène cette chaine.
Le 1er épars est appliqué entre les sabots d’épars et fixé au moyen de boulons et d’écrous ; cette disposition permet d’enlever ou de mettre en place à volonté le 1er épars, quand la chèvre est dressée.
Les trois premiers épars portent sur leur face supérieure deux boulons a clavette qui permettent de fixer le monte-charge soit sur les deux premiers épars, soit sur le 2e et le 3e.

Fig. 6. — Monte-charge à barbotin de la chèvre de place n°1

Fig. 6. — Monte-charge à barbotin de la chèvre de place n°1

AGRÈS.

375. Les agrès afférents à la chèvre n°1, modèle 1875, sont : 1° la poulie enchapée simple ; 2° la poulie enchapée double ; 3° la chaîne calibrée ; 4° l’arrêt de la chaîne ; 5° les plateaux de pointe ; 6° les piquets en fer ; 7° les leviers de chèvre modèle 1875 ; 8° la civière a chaîne.

376. Remarques. 1° La poulie enchapée simple (voir fig. 7) est employée dans l’équipement de la chèvre à 2 et 3 brins ; elle s’accroche au fardeau. Son poids est de 55 kilogrammes.

Fig. 7. — Poulie enchapée simple.

Fig. 7. — Poulie enchapée simple.

2° La poulie enchapée double présente deux rouets ; elle est employée dans l’équipement de la chèvre à 4 brins ; elle s’accroche au fardeau. Son poids est de 71 kilogrammes.
3° La chaîne calibrée sert à soulever le fardeau. Il y a deux chaines, ne différant que par leur longueur, qui sont employées pour l’équipement de la chèvre, l’une de 25 mètres de long pesant 162 kilogrammes, l’autre de 34 mètres de long pesant 220 kilogrammes. La chaine de 25 mètres suffit pour équiper, dans tous les cas, avec le matériel actuel, la chèvre dressée sur son pied.
Une chaine est dite calibrée quand tous ses maillons sont identiques et que, pour chacun d’eux, la vérification des dimensions a été faite au moment de la réception de la chaine. La chaine d’équipement de la chèvre de place n°1 doit être calibrée, puisque ses maillons viennent s’emboiter dans les empreintes figurant en creux sur les faces de la noix.
On ne doit la faire travailler qu’à une tension très inférieure à la limite de résistance ; en outre, il faut veiller soigneusement à sa conservation et à son entretien ; l’existence d’un seul maillon faussé accidentellement (par exemple par le passage d’une roue de voiture) ou bien déformé par suite d’un effort trop grand ou d’un à-coup suffirait pour la mise hors de service de la chaine ; de la terre, des crasses ou de la rouille restant sur les maillons pourraient entraver ou au moins rendre dur le jeu du barbotin.
4° Les plateaux de pointe pèsent chacun 18 kilogrammes.
5° Les piquets en fer pèsent chacun 11 kilogrammes et servent à assurer la fixité des plateaux de pointe.
6° Les leviers ordinaires de chèvre de place n°1 sont des leviers ordinaires de siège dans la pince desquels on a percé des trous de chevillette, qui servent à les fixer, au moyen de chevillettes, dans les boites de levier.

377. Renseignements numériques. La chèvre n°1 pèse 540 kilogrammes.
Le pied seul pèse 62 kilogrammes et le monte-charge, 160 kilogrammes.
La hauteur de la chèvre dressée est de 4m95 environ et sa largeur, mesurée par l’écartement du pied rapport aux hanches, est de 3m50.
L’intervalle entre les pointes des hanches est de 2m76.
L’espace dégagé au-dessous du 2e épars entre les hanches, après l’enlèvement du 1er épars, a une hauteur de 1 m 50.
Dressée sur son pied, la chèvre permet d’élever un fardeau à 3m80 au-dessus du sol quand elle est équipée à 2 ou 3 brins, et à 3m70, quand elle est équipée à 4 brins.

EMPLOI ET PUISSANCE DE LA CHÈVRE.

378. La chèvre n°1, modèle 1875, est destinée aux mouvements verticaux des bouches à feu de gros calibre.
On l’emploie, dans les équipages de siège et dans l’armement des places, pour les mouvements du matériel afférent aux bouches à feu de siège et de place, concurremment avec la chèvre modèle 1840. On peut aussi s’en servir pour l’embarquement et le débarquement des équipages en pleine voie.
Elle a sur la chèvre modèle 1840 l’avantage d’être plus puissante, de comprendre un plus large espace entre le pied et les hanches, enfin de pouvoir élever le fardeau à une plus grande hauteur ; mais elle est plus lourde et moins maniable. La force nominale de la chèvre est de 8,000 kilogrammes ; toutefois l’on peut sans danger lui faire supporter un poids de 10,000 kilogrammes ; il faut alors avoir soin de l’établir sur un sol résistant et bien horizontal, et de la manœuvrer avec précaution.
Sa puissance varie, suivant qu’on l’équipe à 2, 3 ou 4 brins.
La charge d’épreuve des chaines est de 7,000 kilogrammes ; mais la charge pratique de manœuvre ne doit pas dépasser 2,500 kilogrammes par brin.
En équipant la chèvre à 2 brins, on peut soulever un poids de 5,000 kilogrammes ; en l’équipant à 3 brins, on peut soulever un poids de 7,500 kilogrammes et en l’équipant à 4 brins, on pourra soulever un poids de 10,000 kilogrammes.

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CHÈVRE DE TRANCHÉE.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 8.)
Fig. 8. — Chèvre de tranchée

Fig. 8. — Chèvre de tranchée

379. La chèvre de tranchée se compose essentiellement :
De deux pieds reposant sur le sol par la partie inférieure et se réunissant l’un à l’autre, à leur partie supérieure, au moyen de deux épars ;
D’un chapeau pouvant s’élever entre les eux pieds à des hauteurs variables et destiné à supporter le fardeau ;
De deux crics de siège servant à élever ou à abaisser le chapeau chargé du fardeau ;
De deux pointals, se plaçant verticalement sur les pattes des crics, pour transmettre l’effort au chapeau.

AGRÈS.

380. Les agrès spéciaux à la chèvre de tranchée sont les suivants :
1° Deux crochets. Ils servent à suspendre le fardeau ; on les passe entre les demi-chapeaux à égale distance des encoches du milieu et on les suspend au chapeau à l’aide de chevilles ;
2° Deux chaînes qui servent à suspendre le fardeau au chapeau, quand on ne peut pas faire usage des crochets. Elles pèsent chacune 21 kilogrammes et ont une longueur de 3m 25 ;
3° Quatre chevilles longues ou de manœuvre, qui servent à soutenir le chapeau ;
4° Six chevilles moyennes ou de chapeau ; elles servent à guider le chapeau entre les montants et à suspendre les crochets ;
5° Deux chevilles courtes ou de pointal ; elles soutiennent le chapeau dans son mouvement d’ascension ou de descente.
Indépendamment de ces agrès spéciaux, des chantiers, des cales et des bouts de madriers peuvent être nécessaires.

381. Renseignements numériques. La chèvre de tranchée montée pèse environ 406 kilogrammes (y compris les crics qui pèsent chacun 46 kilogrammes).
Elle a 2m20 de hauteur et 2m10 de largeur entre les montants.
La distance entre les semelles est de 1m75.
La hauteur maximum sous le chapeau est de 1m94, les semelles reposant sur le sol naturel. La hauteur maximum des crochets est de 1m86.
Cette hauteur peut être augmentée de 0m22 en établissant les semelles sur des chantiers.

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CRICS.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir Fig. 9 et 10.)

382. Un cric se compose essentiellement : d’un fût qui réunit les divers organes de l’instrument, d’un arbre à crémaillère qui élève ou soutient le fardeau, d’un mécanisme, qui détermine le mouvement de l’arbre, et d’une manivelle par laquelle on agit sur le mécanisme à l’aide d’une poignée. (Voir fig. 9.)

Fig. 9. — Cric de siège modèle 1880

Fig. 9. — Cric de siège modèle 1880

Le mécanisme comprend un pignon (à 4 dents) qui engrène dans la crémaillère de l’arbre ; sur l’arbre de ce pignon est calée une roue dentée, qui, elle-même, engrène avec un autre pignon (à 4 dents) monté sur l’axe de la manivelle.

EMPLOI ET PUISSANCE.

383. On emploie, dans les manœuvres de force, des crics de modèles variés, suivant le poids et la nature des fardeaux à mouvoir, savoir :

384. Cric de siège ou de chèvre de tranchée. Le fût, en bois, est muni de pitons pour la réunion du cric aux montants de la chèvre de tranchée.
Ce cric est employé soit pour la manœuvre de la chèvre de tranchée, soit pour les mouvements de fardeaux dont le poids ne dépasse pas 2,700 kilogr. Il en existe plusieurs modèles différant par quelques détails.

385. Cric de campagne modèle 1880. Le fût est entièrement métallique ; l’arbre se termine en bas par une patte en forme de griffe et porte en haut une double corne, pouvant tourner horizontalement autour du tenon formé par l’extrémité de l’arbre. Il n’a pas de base.
Il est destiné aux mouvements du matériel de campagne et figure dans les équipages de campagne. Sa puissance est de 2,000 kilogr.

386. Cric de siège modèle 1880. Le fût est entièrement métallique ; il a une base en bois, avec encastrement de pied et arcs-boutants. (Fig. 9.)
Il est destiné aux mouvements du matériel afférent aux bouches à feu de siège et de place, et peut remplacer avec avantage le cric de siège ou de chèvre de tranchée. Il figure dans les équipages de siège. Sa puissance est de 4,000 kilogr.

387. Crics de 5.000 kilogr. Le fût est entièrement métallique. Ils n’ont pas de base, on les établit, pour les manœuvres, sur le plateau de pointe de la chèvre modèle 1875, dont on empêche le glissement en l’enfonçant de 2 ou 3 centimètres dans le soi et au besoin en l’assurant par un piquet en fer. Ces crics sont tirés du commerce ; il en existe deux modèles, un long et un petit, qui ne diffèrent que par l’étendue de la course ; le premier est plus avantageux que le second, quoiqu’il soit plus lourd.
Le cric de 5,000 kilogr. est destiné, concurremment avec le cric de siège modèle 1880, aux mouvements du matériel de siège et de place ; il figure avec lui dans les équipages de siège et dans les approvisionnements des places.

Fig. 10. — Cric de 5,000 kilogr.

Fig. 10. — Cric de 5,000 kilogr.

Renseignements numériques.
Tableau données numériques cric

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VÉRIN À VIS.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 11.)
Fig. 11. — Vérin à vis

Fig. 11. — Vérin à vis

388. Le vérin à vis, dit à bouteille, se compose d’une vis verticale qui peut s’élever en tournant dans un écrou fixé à l’intérieur d’un socle solide en forme de bouteille.
La vis a un grand diamètre (om06), ses filets sont très forts et son pas très court.
Elle se termine à la partie supérieure par une tête sphérique dans laquelle sont percés 4 trous cylindriques où l’on applique la broche de manœuvre ; sur cette tète, une couronne à griffes, destinée à l’appui du fardeau, est montée à rotation, de manière à permettre à la vis de tourner quand le fardeau repose sur la couronne.
Deux poignées portées par le socle facilitent le maniement de l’engin.
Poids du vérin : 28 kilogr. ; hauteur : 0m59 ; course de la vis 0m45.

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VÉRINS HYDRAULIQUES.
PRINCIPE DES VÉRINS HYDRAULIQUES.

389. Les vérins hydrauliques sont des appareils de soulèvement établis sur le principe de la presse hydraulique, mais avec des dimensions qui les rendent plus facilement transportables et une disposition telle que l’appareil renferme sa pompe d’injection et le liquide destiné à l’alimenter.
Ils se composent de deux cylindres, l’un fixe, l’autre mobile à l’intérieur ou le long du premier et qui entraine avec lui le fardeau.
Le mouvement du cylindre mobile est déterminé par la pression du liquide qu’une pompe puise dans un réservoir et injecté sous ce cylindre.
Un cuir embouti ferme tout passage au liquide entre les deux cylindres.
Un canal met en communication la cavité comprise entre les deux cylindres et le réservoir. Une vis à pointe conique permet de fermer ou dégager à volonté cette communication.
La pompe est actionnée par un levier de manœuvre. Pour monter, il suffit de pomper. Quand on cesse d’agir à la pompe, le mouvement ascensionnel s’arrête. Pour descendre, desserrer la vis à pointe conique. Le liquide reflue alors dans le réservoir sous l’influence des poids -réunis de l’appareil et du fardeau ; et avec une vitesse d’autant plus grande que la vis a été desserrée d’une quantité plus considérable.

DESCRIPTION DU VÉRIN HYDRAULIQUE DE 10 TONNES. (Voir fig. 12.)
Fig. 12 — Vérin hydraulique de 10 tonnes.

Fig. 12 — Vérin hydraulique de 10 tonnes.

390. Le vérin hydraulique de 10 tonnes se compose essentiellement d’une colonne cylindrique fixe, d’un manchon mobile le long de cette colonne, et d’une tête vissée sur la partie supérieure du manchon, renfermant à la fois une pompe foulante et le liquide destiné à l’alimenter.
Le liquide refoulé dans le manchon par la pompe oblige le manchon à s’élever le long de la colonne, entrainant avec lui la tête (ou la patte) qui soulève le fardeau.
Une clef, destinée au montage et au démontage de l’appareil, accompagne chaque vérin.
Le liquide employé dans le vérin est un mélange de 75 p. 100 d’eau et de 25 p. 100 de glycérine. Dans les pays chauds on peut n’employer que de l’eau distillée ; dans les pays froids, il convient, au contraire, de remplacer une certaine quantité d’eau par de l’alcool.
La face postérieure de la tête du vérin porte un trou de remplissage fermé par une vis marquée b. Sa face antérieure porte une prise d’air, fermée également par une vis marquée a.
Enfin, la face droite de la tête porte une plaque en laiton ; sur laquelle sont inscrites les indications relatives à la manœuvre du vérin. Chaque est muni de deux poignées pour les transports.
Le vérin a 6 millimètres de hauteur et pèse 51 kilogr. Sa course est de 300 millimètres.

ENTRETIEN.

391. Les vérins hydrauliques doivent être entretenus avec le plus grand soin. Avant d’être emmagasinés ils doivent être démontés, essuyés, séchés graissés, puis remontés. Visiter et faire fonctionner les appareils emmagasinés au moins une fois par an.

392. Démontage. Amener le vérin à la limite inférieure de sa course ; vider le réservoir ; le levier horizontalement ; serrer à fond la vis a ; enlever le couvercle, après avoir retiré ses 2 vis ; dévisser la vis-arrêt de came ; élever le levier verticalement ; retirer à la main le piston de la pompe ; enlever le levier ; dévisser le manchon de l’arbre et retirer la rondelle en cuir ; retirer l’arbre de ses coussinets avec une main, en maintenant la came de l’autre main ; enlever la came, engager la clef sur le corps de pompe et le dévisser en s’aidant d’une broche ou de l’extrémité du levier passée dans l’œil de la clef ; retirer la vis b, le presse-étoupes et la rondelle en cuir.
Pour démonter la pompe : Retirer la toile métallique, après avoir dénoué le fil de cuivre qui la maintient ; retirer les vis bouchons et les soupapes.
Pour démonter la colonne : Dévisser la vis de clavette ; disposer le vérin debout sur le couvercle ou horizontalement entre les mâchoires d’un étau ; séparer à la main la colonne du manchon en ayant soin de recueillir la clavette ; retirer la vis, la rondelle, le cuir embouti. Pour démonter la colonne, indépendamment des autres parties de l’appareil, avoir la précaution de desserrer au préalable les vis a et b, pour permettre à l’air de pénétrer librement dans le manchon.

393. Remontage. Suivre l’ordre inverse des opérations du démontage, avec les précautions suivantes : pour mettre en place le cuir embouti, engager à force la rondelle dans le cuir, le côté arrondi à l’intérieur ; dans le remontage de la pompe, disposer la soupape de refoulement, la partie en cuir tournée vers l’intérieur, et la soupape d’aspiration la partie en cuir tournée vers l’extérieur.
La pompe montée pour la remettre en place, enfoncer d’abord dans le cylindre un tampon en bois légèrement conique et commencer à visser en la maniant avec ce tampon ; ne se servir de la clef que pour serrer à fond.
Disposer l’arbre et la came de manière que les deux parties du logement de la vis-arrêt se correspondent exactement et soient l’une et l’autre en dessus. Engager le piston dans la pompe, les arêtes arrondies de l’anneau carré en regard de la came.

394. Visite et graissage. Vérifier le jeu des soupapes et du piston de la pompe.
Vérifier l’état des presse-étoupes.
Remplacer les cuirs devenus durs ou leur rendre leur flexibilité première, en les grattant pour enlever les crasses et les enduisant d’une légère couche de graisse Dubbing ou d’huile fine.
Essuyer, sécher, puis graisser les parties en acier.
Sécher et huiler les parties en cuir et la colonne.
Essuyer les parties en bronze.

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PALANS VERLINDE.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 13.)
Fig. 13 — Palan Verlinde de 4 tonnes.

Fig. 13 — Palan Verlinde de 4 tonnes.

395. Un palan Verlinde se compose de deux moufles, une fixe et une mobile, formées chacune d’un système de poulies ou rouets accolés sur le même axe, et d’une chaîne de levage, passant alternativement d’une moufle à l’autre.
La moufle fixe a ses divers organes montés dans une chape pourvue d’un crochet de suspension et d’un crochet d’équipement. L’un de ses rouets a la gorge creusée d’empreintes pour recevoir les mailles de la chaine de levage.
Le rouet à empreintes porte sur une de ses faces un fourreau à six pans venu de fonte, sur lequel est calé un pignon qui engrène avec un arbre à vis sans fin ; ce dernier est commandé lui-même par un volant à gorge sur lequel on agit par une chaine de traction sans fin.
La moufle mobile est formée de rouets ordinaires, en même nombre que ceux de la moufle fixe et montés dans une chape pourvue d’un crochet de soulèvement.
Un guide-chaîne, boulonné sur une des premières mailles de la chaine, près du crochet d’équipement, empêche les brins de s’entre-croiser.

Tableau données numériques palan verlinde

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POULIE DIFFÉRENTIELLE.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 14.)
Fig. 14 — Poulie différentielle simple de 1,000 kilogrammes.

Fig. 14 — Poulie différentielle simple de 1,000 kilogrammes.

396. La poulie différentielle se compose : d’une poulie à deux rouets, de diamètres différents, montée sur un axe porté par une chape, munie d’un crochet de suspension et d’un crochet de soulèvement.
Les gorges de la poulie double sont creusées d’empreintes pour recevoir les mailles de la chaîne sans fin.
La chaine sans fin s’enroule sur l’un des rouets de la poulie supérieure, contourne ensuite la poulie inférieure et remonte sur le deuxième rouet de la poulie supérieure.
Elle joue à la fois le rôle de chaine de levage et de chaîne de traction.

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CHEVRETTE.

397. Description. La chevrette se compose d’une semelle et de deux montants en bois ; les montants sont percés de trous dans lesquels on engage une cheville qui sert de point d’appui au levier d’abatage.

Fig. 15 — Chevrette

Fig. 15 — Chevrette

On se sert pour levier d’abatage d’un timon ou de toute autre pièce de bois analogue.
La chevrette a 1 mètre de hauteur et pèse 14 kilogrammes.
Le levier d’abatage a environ 3m25 de longueur.

398. La chevrette est employée principalement pour l’opération du graissage des roues.
Pour s’en servir, caler le fardeau, placer la chevrette près de la partie à soulever ; introduire le gros bout d’un timon entre les deux montants et disposer la cheville à la hauteur voulue.
Appliquer le bout du timon sous le fardeau et abattre en prenant appui sur la cheville.
Recommencer la manœuvre, s’il y a lieu, jusqu’à ce que le fardeau soit suffisamment élevé.

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CABESTAN DE CARRIER.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 16.)
Fig. 16 — Cabestan de carrier équipé à 2 brins et amarré sur 2 brins.

Fig. 16 — Cabestan de carrier équipé à 2 brins et amarré sur 2 brins.

399. Le cabestan se compose essentiellement d’un treuil a barbotin, monté sur un chariot à roulettes.
Le treuil, fixé sur un plateau en chêne, est formé d’un bâti en fonte, qui porte des organes identiques à ceux du monte-charge de la chèvre de place n°1, modèle 1875 : barbotin, monté à rotation, avec lequel engrène la chaîne calibrée d’équipement ; chasse-chaîne ; guide-chaîne ; galet de chaîne monté à rotation.
Dans le cabestan, le mouvement de rotation n’est pas donné au barbotin de la même manière que dans le monte-charge de la chèvre de place n°1 ; ici l’arbre du barbotin porte à une extrémité une roue dentée, qui engrène avec un pignon monté sur un arbre de commande.
Cet arbre, placé sur le bâti, est actionné par deux manivelles avec poignée ; il est muni en son milieu d’un rochet, où s’accroche une dent-de-loup pour empêcher le dévirage sous l’action du fardeau. Une griffe permet de tenir la dent-de-loup relevée lorsqu’on veut dévider la chaine.
Six godets graisseurs, avec couvercle, sont disposés au-dessus des paliers des divers arbres à rotation.
Le chariot est muni de trois roulettes : les deux roulettes postérieures sont portées par l’essieu ; la roulette antérieure est montée sur une chape mobile autour d’un axe vertical.
Une bielle de traction, avec traverse, permet de faire tourner cette roulette et de conduire le cabestan à bras.
Une plaque à lunettes, boulonnée sous le plateau en chêne qui porte le bâti, est percée : 1° d’une lunette antérieure ou d’amarrage dans laquelle est fixé à demeure un crochet jumeau d’amarrage à double bec ; 2° d’une lunette postérieure, ou d’équipement, qui sert à fixer soit un crochet double d’équipement, soit une poulie enchapée. La partie inférieure du chariot porte une caisse à chaîne dans laquelle se dévide la chaine.
Le cabestan sur roues, non équipé, sans chaine, pèse 600 kilogrammes.

EMPLOI ET PUISSANCE DU CABESTAN.

400. Le cabestan de carrier est destiné à tirer les fardeaux lourds sur des plans horizontaux ou inclinés.
On l’emploie dans les places pour armer les terre-pleins de fortification.
Il peut faire gravir un talus quelconque aux bouches à feu les plus lourdes de l’artillerie de siège et de place. Il permet de faire monter facilement, par un talus, les canons de tout calibre portés par un affût sur roues, avec ou sans avant-train.
Il est établi de manière à pouvoir être équipé à 1, 2, 3 ou 4 brins ; chaque brin pouvant supporter une tension de 3,500 kilogrammes, sa puissance, avec l’équipement à 4 brins est de 14,000 kilogrammes. Il ne faut jamais dépasser, ni même atteindre ces chiffres.
Quatre hommes agissant sur les manivelles produisent facilement sur la chaine de traction une tension de 3,000 kilogrammes, qui est suffisante pour l’exécution de toutes les manœuvres du cabestan.
En ce qui concerne les mouvements du matériel de siège et de place, l’équipement à 1 ou 2 brins suffit dans presque tous les cas ; alors, deux hommes font facilement monter le fardeau sur des talus dont l’inclinaison ne dépasse pas 30 degrés.

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PALANS.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 17.)
Fig. 17 — Palan

Fig. 17 — Palan

401. Un palan se compose de deux moufles réunies par un cordage ou une chaîne qui passe alternativement dans les poulies de l’une et de l’autre.
La moufle est un système de poulies assemblées dans une même chape, soit sur le même axe, soit sur des axes particuliers. Une des moufles du palan s’accroche à un point d’amarrage et s’appelle la moufle fixe ; l’autre au fardeau à mouvoir, c’est la moufle mobile.
Une extrémité du cordage fixée à la chape de la moufle fixe ; c’est le dormant ; l’autre extrémité s’échappe librement, après avoir contourné toutes les poulies ; c’est le garant.
Les parties du cordage qui glissent dans les poulies et vont d’une moufle à l’autre se nomment les courants.
Le fardeau est accroché à la chape de la moufle mobile.

402. En tirant sur le garant, on rapproche les 2 moufles, et par conséquent le fardeau du point d’amarrage. Le chemin parcouru par le garant est égal à la somme des chemins parcourus par chacun des brins qui contournent les poulies.
Par suite de l’influence des frottements, de la raideur des cordes, du défaut de parallélisme des courants, la puissance ou l’effort à exercer sur le garant est un peu supérieure à la résistance à vaincre divisée par le nombre total des brins appliqués à la moufle mobile.
D’autre part, la tension qui peut être donnée pratiquement aux cordes du palan est de 1 kilogramme par millimètre carré de section (diamètre des poulies = 5 ou 8 fois celui des cordes). D’après cela un palan étant donné, on peut calculer l’effort qu’il faudra exercer sur le garant pour obtenir sur le fardeau une traction déterminée.

DIVERS SYSTÈMES DE PALANS EMPLOYÉS.

403. L’artillerie de terre emploie, pour la manœuvre des bouches à feu lourdes et pour divers mouvements dans les casemates ou magasins des forts, trois espèces de palans à cordages :
1° Le palan d’équipage de ponts, composé de 2 moufles métalliques à 4 rouets.
Lorsque les courants sont horizontaux, 4 hommes exercent une tension de 1,500 kilogrammes, et 12 hommes une tension de 3,000 kilogrammes ;
2° Le palan n°2 d’affût marin, emprunté à la marine, composé d’une moufle à 2 poulies et d’une poulie simple.
Poids 17k500.
Force : 500 kilogrammes avec 4 hommes ; 1,000 kilogrammes environ avec 10 hommes ;
3° De petits palans à moufles métalliques à 3 rouets, tirés du commerce. Ces palans figurent dans les équipages de siège.
Force : 500 à 800 kilogrammes avec 4 ou 5 hommes.
Les palans, équipés avec des cordes, peuvent être employés pour exercer des efforts horizontaux, inclinés ou verticaux.
Les palans équipés avec des chaines, en raison de leur poids, ne sont employés que pour exercer des efforts verticaux (palans Verlinde).

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POULIE COUPÉE DU MODÈLE DE LA MARINE.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 18.)
Fig. 18 — Poulie coupée du modèle de la Marine.

Fig. 18 — Poulie coupée du modèle de la Marine.

404. Cette poulie se compose essentiellement d’un rouet en fonte mobile autour d’un boulon d’axe, supporté par une chape en acier ; celle-ci porte à l’une de ses extrémités un crochet et à l’autre un anneau, l’un et l’autre en touret.
L’une des joues de la chape possède une articulation permettant à la partie supérieure de se rabattre sur la partie inférieure. Grâce à cette disposition, le cordage peut être introduit par l’une quelconque de ses parties dans le rouet.

EMPLOI.

405. La poulie coupée peut être utilisée pour la traction des fardeaux dans les mêmes conditions que la poulie enchapée simple ; elle est d’un emploi plus commode que cette dernière, surtout lorsque le cordage a une grande longueur.
Dans le cas où l’on dispose de deux poulies coupées, l’organisation d’un palan improvisé, à 3 ou brins est facile et peut être effectuée beaucoup plus rapidement qu’avec des poulies enchapées ordinaires.

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TREUILS IMPROVISÉS.

406. On forme une espèce de cabestan en plaçant l’une vis-à-vis de l’autre les bouches de deux canons sur leurs affûts, et en mettant dans le moyeu d’une roue un levier ou un rouleau dont les deux bouts entrent dans l’âme des pièces.
Le frottement du levier ou du rouleau pouvant occasionner de sérieuses dégradations, on n’emploiera cet expédient que si l’on dispose de bouches à feu hors de service.
On attache des leviers sur la roue, du côté du petit bout du moyeu ; le gros bout sert de treuil.
On peut aussi se servir d’un rouleau appuyé contre deux arbres ou deux pieux.

Treuil vertical improvisé avec des roues.

407. On peut improviser un treuil vertical au moyen d’une roue couchée à terre et fixée par des piquets, le petit bout du moyeu en dessous, et d’une autre roue posée sur la première, tournant autour d’un rouleau qui passe dans les deux moyeux. Le gros bout de la roue supérieure sert de treuil.

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CHAPITRE II.


AVANT-TRAIN DE SIÈGE. (Voir fig. 19 et 20)
Fig. 19 — Avant-train de siège et arrière-train de chariot porte corps. (Élévation, les deux roues gauche enlevées.)

Fig. 19 — Avant-train de siège et arrière-train de chariot porte corps. (Élévation, les deux roues gauche enlevées.)

Fig. 20 — Avant-train de siège et arrière-train de chariot porte corps. (Vue en dessus.)

Fig. 20 — Avant-train de siège et arrière-train de chariot porte corps. (Vue en dessus.)

408. L’avant-train de siège est commun au chariot porte-corps et aux affûts de siège. Les deux trains de la voiture sont constitués de manière que la liaison se fasse à contre-appui par une flèche, dont la partie antérieure vient coiffer une cheville-ouvrière et prendre appui sur l’avant-train.

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409. Remarque. Quand il y a lieu d’atteler plus de deux chevaux, l’attelage de derrière est attelé après les quatre crochets d’attelage portés par la volée de derrière et l’attelage qui le précède après les quatre crochets d’attelage portés par la volée de devant ; celle-ci est accrochée après la patte à pitons fixée au bout du timon.

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ARRIÈRE-TRAIN DE CHARIOT PORTE-CORPS.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 19 et 20.)

410. Parmi les accessoires du chariot porte-corps, on distingue :
Deux leviers qui servent à manœuvrer le treuil ; ils sont garnis au petit bout d’un anneau pattes, à l’aide duquel on les suspend par des crochets aux brancards du milieu ;
Un coussinet porte-volée, qu’on fixe au moment du besoin sur la flèche pour le transport des canons. Il existe un coussinet porte-volée d’un modèle spécial et un coussinet porte-culasse pour le chargement des mortiers de 220 sur le chariot porte-corps ;
Un cadre mobile, en bois, pour le transport des gros projectiles ; on le met en place au moment du besoin, en engageant l’extrémité des ranchers dont il est muni dans des étriers qui sont fixés aux côtés du chariot porte-corps.

411. Renseignements numériques.

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EMPLOI ET PUISSANCE DU CHARIOT PORTE-CORPS.

412. Le chariot porte-corps est employé dans les places et dans les équipages de siège.
Il est destiné : 1° au transport des mortiers de 220, des mortiers lisses et incidemment des autres bouches à feu ; 2° au transport des gros projectiles (il est alors muni du cadre mobile) ; 3° au transport des fardeaux lourds de toutes sortes, par exemple des affûts privés de leurs roues.
Le chariot porte-corps peut porter en toute sécurité, mème en mauvais terrain, une charge de 4,000 kilogr.
Six chevaux suffisent pour le conduire, ainsi chargé, sur des routes peu accidentées, à la vitesse de 4 kilomètres à l’heure. Atteler huit chevaux si la route est accidentée.
Employer de préférence des harnais à traits renforcés. Avoir soin, même si le trajet est court, de brêler solidement le fardeau au moyen de prolonges ou de traits à canon serrés à l’aide du treuil ou avec des billots.
Dans tout convoi comprenant des chariots porte-corps, se munir d’un cric de 5,000 kilogr., de quelques cordages, de cales et de leviers de manœuvre ; y ajouter, en outre, des madriers et des chantiers, si le sol est médiocre.
On ne peut guère placer sur le porte-corps que 40 obus de 155 ou 18 de 220 (ou 10 de 270) ; alors la charge n’atteint pas 2,000k même quand il s’agit d’obus à grande capacité intérieure chargés en explosif.

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TRIQUEBALLE À TREUIL.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 21 et 22.)
Fig. 21 — Triqueballe à treuil.

Fig. 21 — Triqueballe à treuil.

Fig. 22 — Avant-train de triqueballe à treuil. (Vue en dessus.)

Fig. 22 — Avant-train de triqueballe à treuil. (Vue en dessus.)

413. Le triqueballe est formé de deux trains dont la réunion se fait à contre-appui par une flèche.
Accessoires. Le triqueballe est muni de trois leviers de manœuvre fixés sur la voiture au moyen d’un anneau triangulaire et de trois anneaux carrés. Ce sont des leviers ordinaires de manœuvre, dont la pince a été raccourcie de 0m10 et percée d’un trou à son extrémité pour recevoir la chevillette qui sert à fixer le levier dans la boite de levier.
Les chevillettes de levier, au nombre de trois, sont fixées aux empanons et à la flèche.
Au bout du timon se trouvent deux chaines d’attelage.

414. Renseignements numériques :

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EMPLOI ET PUISSANCE DU TRIQUEBALLE A TREUIL.

415. Le triqueballe est employé dans les places, dans les parcs de siège et les établissements de l’artillerie. Il sert principalement pour les mouvements de matériel et notamment pour les déplacements à petite distance des bouches à feu.
Il a l’avantage d’un chargement facile et rapide, mais en raison de ce que le fardeau est peu élevé au-dessus du sol, que les roues ont un diamètre très inégal et que le poids du fardeau est réparti presque en entier sur les deux roues de derrière, il n’est pas propre aux transports à grande distance, ni aux mouvements en terrain inégal, accidenté ou défoncé.
Le triqueballe ne peut pas supporter une charge supérieure à 3,600 kilogrammes, et encore est-il prudent, quand la charge atteint cette limite, de renforcer la flèche.

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CHARIOT DE PARC MODÈLE 1874.
DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 23 et 24.)
Fig. 23 — Chariot de parc modèle 1874

Fig. 23 — Chariot de parc modèle 1874

Fig. 24 — Exhaussement du chariot de parc à hautes et moyennes ridelles.

Fig. 24 — Exhaussement du chariot de parc à hautes et moyennes ridelles.

416. Le chariot de parc est formé de trains réunis à contre-appui par une cheville-ouvrière.
Dans les chariots modèle 1874, le système d’enrayage est constitué par un frein à patin ; dans les chariots modèle 1852 non modifiés, il est constitué par un sabot ou simplement une chaîne d’enrayage.
Le chariot de parc est pourvu de divers accessoires ou rechanges (masses et piquets de campement, cordes à chevaux, seau, timon et traits de rechange) fixés à l’un ou l’autre des trains.

417. Renseignements numériques :

418. Exhaussement du chariot de parc (fig. 24.).
On peut augmenter à volonté la capacité du chariot de parc en l’exhaussant.
On distingue deux espèces d’exhaussements ; l’un dit à hautes ridelles, l’autre dit à moyennes ridelles. Ils ne diffèrent que par les dimensions.
Ils sont constitués par des ranchers, qui s’engagent dans des étriers fixés à la voiture et qui sont reliés sur les côtés par deux ridelles et sur les bouts par deux trésailles. Le coffre de l’exhaussement à moyennes ridelles est fermé par des planches de côté, celui de l’exhaussement à hautes ridelles n’est fermé que lorsque la nature du chargement l’exige. La fermeture se fait alors sur les côtés, au moyen de planches, et sur les bouts au moyen de deux hayons formés chacun de planches et de traverses.
Lors de la mise à exhaussement d’un chariot, avoir soin d’enlever les étriers porte-timon de rechange existants et de les appliquer contre les ranchers des hautes et moyennes ridelles.
Les dimensions des deux exhaussements sont les suivantes :

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EMPLOI ET PUISSANCE.

419. Le chariot de parc est destiné au transport, dans les parcs de siège, des plates-formes, armements, caisses à munitions, projectiles, agrès, outils et approvisionnements divers.
On l’emploie sans exhaussement pour le transport des projectiles ; on emploie l’exhaussement à moyennes ridelles pour le transport des outils à pionniers et l’exhaussement à hautes ridelles pour le transport des plates-formes, des caisses à gargousses, des armements, etc.
Sur un chariot de parc on peut charger :
40 obus allongés de 155 ;
ou 18 obus allongés de 220 ;
ou 10 obus allongés de 270.

Pour le transport en vrac des obus allongés chargés en explosif dans les équipages de siège, les chariots de parc sont divisés à l’aide de cloisons mobiles en trois compartiments pour les obus de 220 et en quatre compartiments pour les obus de 155.
On compte trois chariots de parc pour le transport d’une plate-forme de 155 (mod. 1883 ou mod. 1880) ou d’une plate-forme de mortier rayé de 220 mod. 1882.
En principe, le chargement d’un chariot de parc modèle 1874 ou modèle 1874-1902 ne doit pas dépasser 1,600 kilogrammes.
Dans un chariot de parc exhaussé à moyennes ridelles on peut charger :
175 pelles de parc, à plat, empilées tête-bêche sur le devant ; 175 pioches de parc, empilées tête-bêche sur le derrière.
75 manches de rechange de pelle et 75 manches de rechange de pioche dans les vides des manches des outils.

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CHARIOT DE PARC MODÈLE 1874-1902.

420. Les chariots de parc modèle 1874-1902 proviennent de la transformation des chariots de parc modèle 1874 en vue de l’attelage de ces voitures à 3 chevaux de front conduits en guides.
Chaque avant-train modifié comporte deux timons au lieu d’un et cinq palonniers (dont trois pour l’attelage normal et deux de supplément, en vue de l’attelage à cinq chevaux prévu dans certains cas).
L’arrière-train est muni d’un siège pour le conducteur et d’un frein à patins que le conducteur peut actionner en agissant sur la poignée du volant de vis de frein.

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CHARIOT DE PARC MODÈLE 1900. (Voir fig. 25.)
Fig. 25 — Chariot de parc modèle 1900

Fig. 25 — Chariot de parc modèle 1900

Le chariot de parc modèle 1900 est suspendu ; il est organisé pour l’attelage à trois chevaux de front et est muni d’un siège et d’un frein à patins.
Son poids est de 1,100 kilogr. Son chargement maximum est de. 3,000 kilogr.

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TOMBEREAU À BASCULE.

DESCRIPTION SOMMAIRE. (Voir fig. 26 et 27.)

Fig. 26 — Tombereau à bascule. (Élévation, les deux roues gauche enlevées.)

Fig. 26 — Tombereau à bascule. (Élévation, les deux roues gauche enlevées.)

Fig. 27 — Avant-train de tombereau à bascule. (Vue en dessus.)

Fig. 27 — Avant-train de tombereau à bascule. (Vue en dessus.)

421. Le tombereau à bascule est formé de deux trains dont la réunion se fait au moyen d’une cheville-ouvrière et d’une lunette de flèche qui laissent aux deux trains une certaine indépendance (système à suspension).

422. Avant-train. L’avant train est commun au tombereau à bascule et à l’affût à soulèvement de 138.
Au bout du timon sont fixées deux chaînes d’attelage ; les branches du support servent à soutenir le timon quand la voiture est attelée. Quand la voiture n’est pas attelée, le timon est supporté par une servante.

423. Arrière-train. La flèche porte à une de ses extrémités une lunette pour la réunion de deux trains, et à l’autre extrémité s’articule avec le coffre au moyen d’une charnière. Elle porte vers son milieu une plaque à oreilles avec une chevillette qui permet de fixer l’avant du coffre sur la flèche.
Pour le déchargement, il suffit de retirer la chevillette puis de soulever légèrement l’avant du coffre pour déterminer le mouvement de bascule.

Renseignements numériques.
EMPLOI ET PUISSANCE.

424. Le tombereau à bascule est employé dans les places, dans les parcs de siège et dans les établissements.
Il est destiné principalement au transport des terres et des matériaux divers.
Il a une mobilité plus grande et un tournant plus court que le chariot de parc.
Il a l’avantage, en raison de l’indépendance des deux trains, de se prêter aux transports dans les terrains accidentés, inégaux ou défoncés. Il permet en outre un déchargement rapide par le mouvement de bascule du corps du tombereau. Pour vider le tombereau et le remettre en marche, il suffit d’environ 2 minutes.
Le tombereau peut recevoir 4/5 de mètre cube de terre. Le poids du chargement ne doit dépasser 1,600 kilogrammes.

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