Le Mont Saint-Quentin

Mont-Saint-Quentin. Un coin du village, 29 juillet 1917 - VAL 441/077

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Toutes les photos d’époque, sauf indication contraire, proviennent du site La Contemporaine et ont été recadrées par souci de lisibilité

Ce petit village construit autour d’une abbaye du XIIe siècle, situé au nord de Péronne, est devenu dès 1914 un point fort allemand imprenable, en dépit des violents tirs français d’artillerie dont il fut l’objet lors de la bataille de la Somme. Investi par les Britanniques en mars 1917, il sera repris par les Allemands lors de l’offensive de mars 1918 et restera entre leurs mains jusqu’au 31 août 1918, lorsque les Australiens le captureront définitivement.
Aujourd’hui, un circuit d’interprétation relie différents points clés des combats ayant eu lieu entre le 29 août et le 2 septembre 1918, lors de l’avance du Corps d’Armée Australien. Le texte ci après est tiré des panneaux sur place.

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Mont St Quentin du 31 août au 1er septembre 1918

Certains pensent que la bataille sur le Mont St Quentin est le fait d’armes le plus remarquable de la guerre. Cet exploit surprit [le général Sir Douglas] Haig, étonna l’officier allemand commandant Péronne, ravi la presse et rendit [le général Sir John] Monash euphorique. [Bill Gammage, Historien australien de l’AIF]

Vers la fin août 1918, les hommes du Corps d’Armée australien se battaient presque continuellement depuis la bataille d’Amiens qui avait commencé non loin de Villers-Bretonneux le 8 août. Ils avaient gagné plus de 25 kilomètres contre une opposition allemande, farouche par moments, et la plupart des bataillons d’infanterie manquaient cruellement d’hommes. Toutefois, refusant de donner du répit aux Allemands, le général de corps d’armée, Sir John Monash, commandant du Corps d’Armée australien, décida d’envoyer ses hommes à l’assaut du Mont St Quentin et de la ville de Péronne, les derniers obstacles de ce front, entre les armées britanniques et la ligne Hindenburg à l’est.
Le 31 août 1918, juste après l’aube, l’infanterie australienne attaqua le Mont St Quentin. Pour cacher leur déficit en hommes, les soldats avaient reçu l’ordre de « hurler comme des bandes de broussards » ! Les Allemands étaient complètement surpris et, malgré leur nombre, furent chassés de la colline. Un officier allemand raconta que « tout s’était passé en un éclair et, avant que nous ayons eu le temps de tirer un seul coup de feu, nous étions pris au dépourvu ». Cependant, plus tard, l’ennemi récupéra une bonne partie du terrain perdu et il fallut une autre journée de rudes combats pour que les positions ennemies sur le Mont St Quentin et dans la ville de Péronne tombent entre les mains des Australiens.

Monument aux Morts de la 2ème Division

Je suis plein d’admiration devant la galanterie et la hardiesse sans pareille avec lesquelles la 2ème Division a pris cette importante forteresse, et je les félicite de tout cœur. [Général Sir Henry Rawlinson, Général en chef, Commandant de la 4ème armée britannique, 1918]

La 2ème Division de l’Australian Imperial Force (AIF) fut constituée en Egypte en juillet 1915. Vers la fin du mois d’août, elle se rendit à Gallipoli où elle prit part aux opérations au nord de l’ancienne position du Corps d’Armée australien et néo-zélandais (ANZAC) à Anzac Cove. La 2ème Division resta en poste à Anzac Cove jusqu’à l’évacuation de décembre 1915 et, en avril 1916, certains de ses soldats furent les premiers Australiens à se retrouver dans les tranchées du front Ouest, au sud d’Armentières. Ensuite, la Division participa à des combats entre 1916 et 1918, dans presque toutes les actions majeures des Australiens en France et en Belgique.
Pendant la guerre, la 2ème Division essuya des pertes de 12 588 morts, et plus de 35 935 blessés.
Après la guerre, la 2ème Division a construit son Monument aux Morts ici à Mont St Quentin, entre le 31 août et le 1er septembre 1918. Elle s’empara d’une importante forteresse allemande sur la colline, derrière le Monument aux Morts, avec vue sur la ville de Péronne et la Somme. La forteresse était cruciale à la position allemande à l’est de la Somme et sa perte força les Allemands à se retirer plus à l’est jusqu’à la ligne Hindenburg. Le site fut offert à la 2ème Division par le Maire et le Conseil Municipal de Mont St Quentin et fut officiellement inauguré par le Maréchal de France, Ferdinand Foch, le 30 août 1925.

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La guerre à l’ouest est une guerre d’artillerie. Les bombardements durent parfois plusieurs jours, détruisant les défenses et démoralisant les défenseurs. Les barrages « rampants » devant la charge de l’infanterie protègent sa progression, en forçant les défenseurs à rester à couvert. Ces derniers ne peuvent que faire appel leur propre artillerie pour briser les attaques. Ce sont ces tirs qui sont la principale cause des pertes dans les deux camps. Les manœuvres adaptées aux circonstances et sans doctrine rigide rendent la bataille du mont Saint-Quentin unique dans l’expérience australienne, car elles excluent largement l’usage de barrages rampant élaborés. Les artilleries britanniques et australiennes concentrent leurs feux sur les axes de résistance potentiels. Frappé durant l’assaut à l’aube du 31 août, le Sommet du mont Saint-Quentin se voile des « fumées et des flashs sourds des éclats d’obus ». Avant l’assaut du jour suivant, il est la cible d’un « ouragan » de bombes tirées de toutes les plateformes disponibles. L’artillerie allemande bombarde les Australiens pendant deux jours. Le village et le bois sont totalement détruits.
En face, dans le mur qui appartenait à l’ancienne abbaye de Mont-Saint-Quentin , on peut encore trouver un obus qui n’a pas explosé Il rappelle le rôle de l’artillerie dans la bataille

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