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Ce tunnel est le plus célèbre de la voie ferrée allant de Saint-Hilaire-au-Temple à Hagondange (nous avons déjà évoqué cette voie concernant le tunnel reliant Moyeuvre-Grande à Joeuf). Ne comportant à l’origine qu’une galerie pour une voie ferrée unique, d’une largeur de 5 mètres et long de 1 196 mètres, ce tunnel a été doublé en 1936 d’une deuxième galerie, qui est la seule à être encore utilisée aujourd’hui.
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Construit de 1873 à 1874, ce tunnel est d’une importance stratégique car il permet de passer de la plaine de la Woëvre jusqu’à l’arrière des ouvrages extérieurs de Verdun. Il est donc décidé d’organiser défensivement la sortie est de ce tunnel, en y construisant deux corps de garde crénelé relié par une courte galerie à l’intérieur du tunnel. Il est également muni de trois groupes de fourneaux de mines, destinés à le faire exploser afin de le rendre inutilisable s’il venait à être pris par un ennemi. Entre les deux corps de garde, On aménage un ha-ha recouvert d’un pont léger, d’une profondeur de 4 m et d’une longueur de 5,3 m. Il a aujourd’hui disparu.
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Durant la bataille de Verdun, le tunnel sert de passage sécurisé entre la partie nord-est du front et l’arrière. Une galerie reliant le fort de Tavannes au tunnel de Tavannes est commencé en 1917, simultanément aux aménagements nécessaires à y abriter une pièce d’ALVF, mais il n’aboutira pas. L’armée française utilise également ce tunnel comme cantonnement, quartier général, hôpital et dépôt de munitions. Des rangées de couchettes à trois étages sont établies dans le tunnel, ne laissant que la moitié du passage disponible.
Cependant, l’absence de latrines, de points d’eau, de puits d’aération (ceux établis lors de la construction du tunnel ont été bouchés lors de sa mise en défense), la surpopulation et le mouvement incessant de troupes à l’intérieur de celui-ci le rendent insalubre. De même, incapables de prendre la tête orientale du tunnel après la prise du fort de Vaux, notamment grâce à la résistance du PC montagne, les Allemands bombardent fréquemment les deux issues du tunnel.
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Le 4 septembre 1916, vers 21h00, un dépôt de grenade situé à l’entrée ouest du tunnel de Tavannes prend feu, déclenchant l’explosion de la réserve de munitions. Les soldats présents à l’intérieur du tunnel sont bloqués, notamment en raison du bombardement allemand qui s’intensifie. Quelques soldats réussissent à sortir par la sortie est, partiellement obstruée. Le nombre exact de victimes n’a pas été déterminé avec précision, mais il est admis que plus de 500 hommes ont trouvé la mort dans l’incendie.
Après-guerre, le tunnel est remis en état et, en 1936, une seconde galerie est creusée, toujours en service aujourd’hui.
Durant la seconde guerre mondiale, le tunnel est utilisé par les Allemands, souhaitant y stocker des V2, qui y installent des chicanes reliant les deux galeries, fermées par des portes blindées, une porte en béton permettant de fermer chaque entrée. Ces installations sont toujours visibles aujourd’hui, de même que le corps de garde gauche et la rambarde de gauche qui longeait le ha-ha.
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Au milieu des années 70, des renforts en béton sont installés dans le tunnel, en raison de son mauvais état général, afin d’éviter qu’il nuise au tunnel voisin s’il venait à bouger.
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