L’abri du Lycée Jeanne d’Arc

Plan de l'abri

Site accessible au public lors des périodes d’ouverture

Peu de monde en est conscient, mais sous un lycée de Nancy se cache un abri exceptionnel. Bien que datant de 1935, il est directement lié aux bombardements de la première guerre mondiale.
En effet, l’agrandissement de ce lycée a été l’occasion de créer un abri, permettant d’assurer la protection de la population et du Préfet (un tunnel passait sous la rue Pierre Fourrier et débouchait dans la Préfecture), ainsi que des élèves. Il était étanche aux gaz et équipé d’un système de filtration de l’air, témoins du double traumatisme des bombardements et des attaques aux gaz.

Source : Archives Municipales de Nancy

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Malgré leur apparence vétuste, ces systèmes de filtration de l’air représentent un témoignage rare de la phobie des gaz de combat persistant dans l’entre-deux-guerres.

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Bien qu’aucune attaque au gaz n’ait été réalisée sur des cibles civiles lors du premier conflit mondial, le climat politique régnant en Allemagne suite au traité de Versailles et la montée en puissance du parti national-socialiste font craindre qu’un nouveau conflit entre la France et l’Allemagne éclate dans un futur proche. La municipalité décide donc d’établir différents abris et postes de secours au sein de la ville. L’abri du lycée Jeanne d’Arc n’est pas prévu dans le plan de défense original.

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Lors des fouilles réalisées pour agrandir la superficie du lycée Jeanne d’Arc en 1934, il s’est avéré que le sol était insuffisamment résistant à l’emplacement du nouveau bâtiment. Face à la nécessité de réaliser des travaux de renforcement du sous-sol du bâtiment, il fut établi un projet d’abri présenté au Conseil Municipal le 28 novembre 1934.

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Le surplus de dépenses sera réparti entre la commune et la préfecture, le ministère de l’éducation nationale est le rectorat n’accordant aucun crédit à ce genre de travaux. La commune dépensera ainsi 250 000 francs (environ 184 411 €) dans le gros œuvre, et la Préfecture 107 858 francs (79 560 €) dans l’aménagement et l’équipement de l’abri. Le système de filtration et de ventilation de l’abri coûte à lui seul 45 400 francs (33 489 €).

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Ce système de filtration est à lui seul un témoin rare des innovations technologiques de l’époque. Il se compose de deux appareils de captage, filtrage et ventilation de l’air ainsi que de plusieurs portes étanches assurant une protection optimale de l’abri contre les gaz de combat pouvant être utilisé lors d’une attaque sur la ville.

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Les appareils de captage et filtration de l’air ont été fabriqués par la société Nessi Frères & Cie de Montrouge. Ils ont trois fonctions utilisables selon la situation rencontrée, grâce à un système d’obturateurs (numérotés de 1 à 6) :
– Captage et diffusion de l’air frais extérieur sans aucun filtrage (circuit Bleu) ;
– Captage, filtration et diffusion de l’air purifiée dans les alvéoles (circuit Rouge) ;
– Recyclage de l’air vicié de l’abri et purification à travers un filtre à chaux, injection d’oxygène dans le flux d’air (circuit Jaune).

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Grâce à ces trois fonctions, il est ainsi possible :
– De diffuser de l’air frais en cas d’alerte sans utilisation de gaz, ce qui permet d’économiser les filtres ;
– De diffuser de l’air filtré en cas d’attaque au gaz ;
– De maintenir un air respirable en cas de destruction des cheminées de captage situées sur le toit, de saturation du filtre voire d’incendie du bâtiment.

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Un grand merci à la direction et aux équipes du lycée Jeanne d’Arc pour leur accompagnement dans ce travail

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