Les bunkers du col du Donon

Donon

Site accessible librement

Situé dans le massif des Vosges, le col du Donon est un site remarquable de la première guerre mondiale.
Témoin d’une âpre bataille les 20 et 21 août 1914, qui se terminera par une victoire allemande et dont le Donon porte encore les traces, le massif a été fortifié par les allemands jusqu’en 1916. Aujourd’hui, il est encore possible de voir certains de ses retranchements les plus marquants en suivant un sentier de randonnée, mais également d’observer les stèles érigées en 1916 aux soldats tombés dans ces affrontements.

Cliquez sur les images pour les agrandir

Texte d’un panneau figurant à la Nécropole du Donon

Aux premiers jours de la guerre, pour appuyer la manœuvre de l’armée du général Pau, certaines unités doivent s’emparer de la chaîne des Vosges. Le 12 août, le 21e corps d’armée (CA) reçoit cette mission- La résistance ennemie est importante entre Plaine et Diespach, mais les Français contrôlent rapidement les cols de Saales, de Hans ou encore celui du Donon. Ce massif est l’un des deux plus hauts sommets des Basses-Vosges et représente un enjeu stratégique. Après avoir conquis sans difficulté le Donon, les hommes de la brigade d’infanterie (BI) aménagent leurs positions.
Dans la vallée de la Bruche les Français progressent sans difficulté. Le 14 août, ils libèrent Saint-Blaise-la-Roche où, au cours d’un assaut audacieux les chasseurs du 1er bataillon de chasseurs à pieds (BCP) s’emparent du drapeau du 2e bataillon du 99e régiment de réserve alsacien et mettent en déroute le 132e régiment Poméranien. Schirmeck, Wisches et Villé sont aux mains des Français. Le 16, la frontière est atteinte. Mais, l’ennemi porte une violente contre-attaque sur la rive droite de la Bruche. Du côté français, les pertes sont importantes en particulier au sein des régiments d’infanterie (RI). Le 18, Wisches est aux mains de l’adversaire Le 19, les Français se replient sur le massif du Donon composé du Haut et du Petit Donon. Le 20 août, poursuivant leur effort, les armées allemandes cherchent à repousser les armées françaises au-delà de la frontière. Le massif du Donon est au cœur des enjeux. Dans la soirée du 20, au terme d’un bombardement de huit heures, les hommes du BCP subissent l’assaut des chasseurs allemands, les Jager. Après l’échec de la prise de Sarrebourg, les Français se replient. Quelques-uns s’accrochent au sommet du Petit Donon. Au cours de la nuit, les Allemands renforcent leurs positions. Au matin, en dépit des ordres de retraite générale vers le Grand Couronné de Nancy, le commandant de la 25e BI cherche à reprendre les positions perdues. Cette tentative est un échec… Le lendemain, sans résistance, le Grand Donon tombe.
Les combats sur le Donon sont aussi brefs que meurtriers. Dans leur repli, les Français abandonnent morts et blessés. A partir du 22 août, les Allemands commencent l’inhumation de ces combattants tandis que les blessés et les prisonniers sont envoyés à Schirmeck. A partir de cette date et jusqu’à la fin de la guerre, le massif du Donon est transformé en une forteresse imprenable où est exploitée une main d’œuvre composée de prisonniers russes et d’otages civils.

Cliquez sur les images pour les agrandir

Certains vestiges de cette période sont encore peu connus : de nombreux abris sont dispersés sur le massif, témoins de lignes de défenses savamment conçues par les allemands. En face, les positions françaises se résumaient, comme souvent, à des tranchées et abris construits à même le sol, offrant un « confort » moindre. La stratégie de l’époque est à l’origine de ces conceptions différentes : les allemands conquièrent et souhaitent rester dans les zones conquises tandis que les français ont la volonté d’avancer et de reprendre les terres perdues.

Cliquez sur les images pour les agrandir

Le secteur n’étant plus jugé prioritaire, les allemands cesseront de construire des fortifications sur cette partie du front à partir de 1916. Les assauts de grande envergure n’y auront pas lieu, d’autres parties du front étant jugées plus stratégiques. Il ne serait cependant pas juste de dire que ces constructions ont été inutiles, l’effet dissuasif jouant un rôle primordial dans les actions offensives de l’adversaire.

Cliquez sur les images pour les agrandir

Il est également possible de traverser un immense abri ainsi qu’un autre emplacement muni de créneaux de tir qui comportaient des volets blindés.

Cliquez sur les images pour les agrandir

En redescendant du Donon, direction Turquestein, se trouvent les vestiges d’un ancien téléphérique, témoin des moyens investis par les allemands dans cette zone.

Cliquez sur les images pour les agrandir

Laisser un commentaire