L’abbaye en 1914
Source : L’Est Républicain, 12/05/2017
Site accessible librement
Cette ancienne abbaye cistercienne, située à proximité de Vigneulles lès Hattonchâtels, ne paie pas de mine au premier abord. Fondée en 1128, elle sera active pendant près de 650 ans. Comme beaucoup de biens religieux, elle sera fermée à a révolution et vendue comme bien national. Trois familles vont en prendre possession : les familles Arnould, Dégoutin et Mengin.
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Les allemands utiliseront l’abbaye comme poste de commandement du secteur de Saint Mihiel. En 1918, quittant les lieux face à l’arrivée des américains, ils détruisent l’abbaye. Aujourd’hui, seul subsiste la façade, un puits et un château d’eau construit par les allemands durant leur occupation des lieux. Le site est entretenu par un particulier, M. Duménil.
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Cet extrait de l’Est Républicain du 12 mai 2017 relate la démarche de M. Duménil pour protéger l’abbaye:
« À l’époque il y avait trois bâtiments et le cloître était fermé par une abbatiale. Elle devint ensuite un château luxueux. Les Allemands l’occupèrent en 1914. Ils l’ont transformé en hôpital avant de la détruire en 1918 », précise George Duménil. Après avoir défriché les abords, il a demandé un devis pour protéger le long mur, épais d’un bon mètre, avec des tuiles afin d’empêcher l’eau de s’infiltrer dans les pierres. Ensuite il devra abattre les arbres qui ont fini par pousser à l’intérieur.
« Il aurait été dommage de voir ce vestige détruit. Je vais lancer une souscription afin de protéger ce qui reste et je ferai des panneaux avec des photos d’époque pour le public après avoir protégé l’ensemble avec une petite clôture. » Un long mur ouvert par de nombreuses fenêtres avec, au-dessus du porche d’entrée, un écusson ainsi que des piliers monolithes de 5 mètres de hauteur et une façade faite de pierres et de briques pleines sont encore visibles.
« Du bel ouvrage. Les pierres viennent certainement des carrières de Senonville. De l’autre côté on peut voir 5 à 6 travées du cloître mais plusieurs caves se sont écroulées et d’autres sont remplies de détritus. » En regardant avec attention les restes de l’édifice Georges Duménil pense avoir, découvert des traces de l’abbaye d’origine sous la forme d’une pierre représentant un lion.
Source : L’Est Républicain, 12/05/2017, par P. Na.
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Transcription du panneau visible sur le site :
Le 11 mai 1132, les moines cisterciens venus de l’abbaye de La Crête (Haute-Marne), seconde fille de l’abbaye de Morimond (Haute-Marne), s’installent à Saint-Benoît.
Au cours d’un bref passage antérieur, des moines bénédictins auraient donné le nom de leur fondateur à ce lieu antérieurement nommé « Richardménil » (ce fait est contesté par certains historiens).
Les cisterciens défrichent cette région et transforment les marécages en étangs riches en poissons, base de leur nourriture.
Dès 1156, ils fondent l’abbaye de Lisle-en-Barrois, que l’abbé de Morimond leur enlèvera, profitant des guerres et des difficultés de communication…
L’abbaye de Saint-Benoît possède 6 « granges » alentour (établissements agricoles secondaires situés à une journée de marche, au plus).
Au début du XVIIIe siècle, l’abbaye est en très mauvais état et les lieux réputés insalubres. A partir de cette époque, c’est le duc de Lorraine qui nomme les abbés et non plus le pape. L’abbé Jean de la Ruelle réunit les fonds pour construire la nouvelle abbaye, qui s’élève à partir de 1740, sous les ordres de l’abbé Collenel, selon les plans de l’architecte Antoine Malbert. L’édifice, somptueux, ressemble davantage à un château qu’à une abbaye.
Le dernier abbé, à la réputation de mœurs dissolues et couvert de dettes, doit vendre une partie du mobilier pour faire face à ses créanciers. En 1784, il quitte l’abbaye, qui est alors gérée par un administrateur : dom Joseph Meguet.
En 1791, les moines sont chassés par les révolutionnaires qui réquisitionnent les bâtiments comme bien national et font détruire l’abbatiale. En 1792, trois adjudicataires se partagent les 3 ailes de l’abbaye : les familles Arnoud, Dégoutin et Mengin. En 1864, il n’y a plus que deux propriétaires.
En 1914, l’armée allemande y établit un quartier général et un hôpital. En 1918, elle fait sauter les bâtiments avant de battre en retraite.
Seuls subsistent aujourd’hui la façade principale située devant vous et les bâtiments de la basse-cour, derrière vous.
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