Dans l’imaginaire collectif, le début de la guerre a été marqué par un enthousiasme national, les soldats partant la fleur au fusil. Les habitants des communes traversées par les troupes ont fait preuve de générosité envers leurs défenseurs, ce qui pouvait créer certains désagréments, comme le montre cette lettre du président du sous-comité de la Croix Rouge Française de Frouard à Joseph Laurent, maire de Nancy. (Il sera remplacé par Gustave Simon le 23 août 1914 suite à sa mobilisation, survivra à la Grande Guerre et décèdera en 1955).
Ce document est tiré des Archives Municipales de Nancy, cote 4 H 378
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Frouard, le 11 août 1914
Le président du sous-comité de Frouard à Monsieur le Maire de Nancy,
La section de brancardier de Frouard se trouvant en mission à Custines a relevé et soigné un certain nombre de soldats atteints d’insolation.
Messieurs les médecins militaires attribuent ceci au fait que les habitants des villes et villages traversés distribuent aux troupes des boissons alcooliques.
Ces Messieurs vous seraient très reconnaissant, dans l’intérêt de notre armée, de vouloir bien prévenir les habitants de la ville de Nancy qu’ils ne doivent distribuer aux troupes qui passent aucune boisson alcoolique.
Il est question, m’ont-ils affirmé, de la valeur morale et physique de notre armée.
Dans l’espoir que vous voudrez bien entendre cet appel et prendre les mesures nécessaires, je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de ma considération très distinguée.
