De gauche à droite : Cartouches à blanc mle 1897 datées 1910 et 1931, cartouche pour le tir réduit à balle sphérique datée 1915, fausse cartouche mle 1886 datée 1915, cartouche M. 86 D. fabriquée aux États-Unis par la Robin Hood Ammunition Company en 1916 et ogive type 1898.
Cet extrait du manuel d’instruction militaire de 1915 présente les principales munitions tirées par le fusil modèle 1886 M. 93, dit Lebel : la cartouche modèle 1886 M, la cartouche M. 86 D. et la cartouche à blanc modèle 1897.
CHAPITRE III. – MUNITIONS.
ARTICLE PREMIER.
Cartouches du fusil modèle 1886 M. 93.
71. Les munitions du fusil modèle 1886 M. 93 comprennent :
1° La cartouche modèle 1886 M. (Cette cartouche est remplacée par une cartouche appelée cartouche M. 86 D.) ;
2° La cartouche à blanc modèle 1897 ;
3° La cartouche de tir réduit ;
4° Comme cartouche de manœuvre, la fausse cartouche modèle 1886 (à corps en bois).
1° Cartouches à balle modèle 1886 M.
Nomenclature.
72. L’étui en laiton modèle 1886 M. : le collet, dont le bord est serti sur la balle ; le raccordement ; le corps formé de deux cônes ; le culot avec le bourrelet, le logement du couvre-amorce, l’enclume et les deux évents pour la transmission du feu de l’amorce à la charge. – L’amorce, en cuivre rouge, contenant 4 centigrammes de composition fulminante recouverte de vernis. – Le couvre-amorce en laiton, qui maintient l’amorce en place et ferme toute issue aux gaz. – La charge constituée par 2 gr, 75 de poudre BF nouveau type. – La bourre constituée par une pastille de cire jaune et un disque de carton lustré mince placé au-dessous. – La balle, composée d’un noyau de plomb durci et d’une enveloppe de maillechort ; son poids est de 15 gr. On y distingue : le méplat, l’ogive, le cône antérieur, le cône postérieur, le culot.
La cartouche à balle 1886 M. a 75 millimètres de longueur ; elle pèse 29 gr, 75.
Marques apposées sur les cartouches.
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73. Les étuis et les balles reçoivent les marques distinctives suivantes :
ÉTUIS – La tranche postérieure du culot est divisée en quatre secteurs, dans lesquels sont poinçonnées les marques suivantes :
– Secteur supérieur : lettres ART. M. (Artillerie, modifié) ;
– Secteur inférieur : les lettres indicatrices de l’atelier de fabrication et la marque distinctive de l’usine productrice de laiton. Exemple : A Px M (Puteaux, Laiton, provenant des établissements Mouchel).
– Secteur de gauche : le numéro du trimestre de la fabrication.
– Secteur de droite : les deux derniers chiffres du millésime de la fabrication.
BALLES – Sur le culot la désignation de l’atelier producteur. Exemple A Px (Puteaux). Sur le méplat, id marque de la provenance du métal de l’enveloppe. Exemple F (Société le Ferro-Nickel).
74. EMPAQUETAGE. Les cartouches modèle 1886 M sont empaquetées par 8, tête-bêche, dans un rectangle-enveloppe en papier goudron de couleur brun clair ; le paquet est maintenu fermé par une ligature en ficelle.
Dans les paquets confectionnés avant le 1er novembre 1899, une bande de papier goudron de même couleur que l’enveloppe isole les cartouches les unes des autres. Sur l’enveloppe est imprimée une vignette qui porte en rouge vermillon les indications suivantes :
Étui : provenance, date de fabrication ;
Balles : provenance ;
Poudre : espèce, provenance, numéro et année du lot ;
Cartouches : nombre, modèle, provenance et date de fabrication, numéro du lot (on appelle lot de fabrication la réunion de 19,200 cartouches contenues dans dix caisses, admises ensemble en recette à la suite d’une même série de vérifications.) et initiale de l’officier dirigeant l’atelier de chargement.
A droite et gauche de la vignette sont imprimées deux bandes rouge vermillon, qui font le tour du paquet :
Exemple.
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Dans les paquets confectionnés depuis le 1er novembre 1899, la bande isolante est supprimée pour faciliter l’ouverture. La ligature est simplifiée et un cachet de couleur rouge orange indique le brin de ficelle qu’il faut saisir pour défaire le paquet. Les deux bandes rouges placées à droite et à gauche de la vignette sont supprimées ; les inscriptions sont imprimées en noir sur les paquets ; les initiales de l’officier directeur sont supprimées.
Les paquets de 8 cartouches sont, pour l’encaissage, réunis en trousses de 8 paquets.
L’enveloppe de ces trousses est un rectangle de papier goudron maintenu par une ligature en ficelle. Sur ce rectangle est imprimée, sur une seule ligne, une inscription portant les indications comprises dans l’exemple suivant :
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Dans les trousses confectionnées avant le 1er novembre 1899, cette inscription est imprimée en rouge vermillon entre deux bandes de même couleur ; dans les trousses confectionnées postérieurement à cette date, les bandes n’existent pas et l’inscription est imprimée en noir. Le paquet de 8 cartouches pèse 0 kil. 245, la trousse de 8 paquets 1 kil. 975.
2° Cartouches blanc, modèle 1897.
76. NOMENCLATURE. – La cartouche à blanc modèle 1897 comprend :
– L’étui ;
– L’amorce et le couvre-amorce ;
– La charge de 1 gr, 30 de poudre EF ;
– La fausse balle en papier-paille embouti, vernie extérieurement,
– La balle repose directement sur la charge de poudre, sans l’intermédiaire de bourre.
– La cartouche à blanc, modèle 1897, pèse environ 13 grammes.
77. EMPAQUETAGE – Les paquets de cartouches à blanc sont constitués de la même façon que les paquets de cartouches à balles confectionnés depuis le 1er novembre 1899, avec cette différence que le papier employé est de couleur blanc crème.
Les inscriptions sont de même nature que pour les munitions de guerre.
Sur les paquets :
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Sur les trousses :
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Le poids d’un paquet est de 115 grammes environ ;
Le poids d’une trousse est de 910 grammes environ.
Cartouches à balle modèle 86 D.
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La cartouche actuellement tirée par le fusil 86 M. 93 dite balle D (balle et étui 98) a une longueur de 74mm,9.
Son poids est de 27 gr. 6. Elle renferme une charge de 3 grammes de poudre sans fumée, désignée sous le nom de poudre BM’F à base de nitrocellulose plombaginée trempée à l’eau chaude. La bourre est supprimée et une rainure circulaire tracée autour du culot facilite le chargement du magasin. Sur le corps de la balle est pratiquée une gorge qui consolide le sertissage du collet de l’étui.
La balle D, plus légère que la balle D, plus légère que la balle M, ne pèse que 12 gr. 80 et a une longueur de 39mm,20. Elle est constituée par une masse de laiton estampé et comprimé. La vitesse initiale atteint 701 mètres et la vitesse de rotation environ 2,920 tours à la seconde.
L’augmentation de la vitesse initiale ainsi que la forme particulière de la balle (qui lui permet de mieux conserver sa vitesse) rendent la trajectoire plus tendue.
Pour une portée de 600 mètres la flèche ne dépasse pas 1m,43, Elle atteint 2m.97 pour une portée de 800 mètres.
L’augmentation de la zone dangereuse en est la conséquence.
La tension de la trajectoire a en outre comme conséquence la diminution des angles de chute. Dans ces conditions le résultat maximum d’un groupement n’est plus atteint avec la hausse exacte, Jusqu’à 1,400 mètres Il est nécessaire d’allonger la hausse de 100 mètres pour voir se produire le meilleur rendement au point visé.
En raison de ses formes fuyantes la balle D ricoche avec une grande facilité. Ces ricochets se produisent jusqu’aux environs de 3,200 mètres (angle de chute 18°) dans la proportion de 34 % jusqu’à 2,400 mètres et 15 % jusqu’à 3,200 mètres. La portée extrême de la balle D est de 3,400 mètres.
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