Description du fusil Modèle 1886 M. 93

76.912 - 76.913_Paris. Aux Invalides. Musée de l'armée. Fusil Lebel, modèle 1886, 1893 et 1904 à magasins, vu de face et de profil

Source : La Contemporaine, VAL 376/003b

Cet extrait du Manuel d’Instruction Militaire de 1915 décrit le fusil Mle 1886 M. -93, plus connu sous le nom de Lebel, ainsi que son fonctionnement.
Ce document présente l’Article I : Nomenclature et l’Article II : Fonctionnement du mécanisme.


ARMEMENT ET MATÉRIEL DE TIR DE L’INFANTERIE
(Extrait de l’Instruction du 8 février 1903)
INTRODUCTION

Les qualités de toute arme portative de guerre sont : la justesse du tir, la tension de la trajectoire, la pénétration du projectile.
Ces propriétés sont dues, en grande partie, à la bonne organisation de l’arme et de sa munition. Le fusil 86 (balle D) possède à un haut degré ces trois qualités, lorsqu’il est neuf ou qu’il a été bien entretenu et qu’il tire une cartouche bien conservée, mais ces trois qualités perdent beaucoup de leur valeur quand l’arme a été mal entretenue ou quand les munitions sont avariées.
Il est donc du plus grand intérêt de maintenir le plus longtemps possible ces armes et ces munitions dans des conditions se rapprochant de celles de leur établissement. On y arrive en les préservant de tout accident et en les entretenant d’une façon intelligente.
II est indispensable, à cet effet, que tous les gradés connaissent à fond le fonctionnement de ces armes, les procédés d’entretien qui ne nuisent pas à leur conservation et les accidents qui peuvent se produire dans les diverses circonstances du service.

CHAPITRE PREMIER
FUSIL MODÈLE 1886 M.-93.
ARTICLE PREMIER
Nomenclature.

1. Le fusil modèle M. 93 se divise en six parties principales, savoir :
1°Le canon et sa boite de culasse ;
2° La culasse mobile ;
3° Le mécanisme de détente ;
4° Le mécanisme de répétition ;
5° La monture ;
6° Les garnitures ;
7° L’épée-baïonnette.

1° Canon et boite de culasse.

Pour contenir la charge de poudre, donner au projectile sa direction, lui imprimer au moyen des rayures le mouvement de rotation nécessaire pour assurer sa stabilité sur la trajectoire, il faut un tube métallique cylindrique suffisamment solide pour résister aux pressions considérables qui se développent au moment de l’inflammation de la charge de poudre.
Ce tube ou canon est la pièce la plus importante du fusil. Par sa forme et ses dimensions, par la qualité de l’acier employé, il doit pouvoir résister aux déformations qui peuvent provenir :
a) Des pressions développées au moment du tir ;
b) Des chocs ou flexions accidentelles ;
c) De l’usure intérieure provenant du tir ou de nettoyage défectueux.
Sa forme générale extérieure est celle d’un tronc de cône renforcé à sa partie postérieure appelée tonnerre, où se développent les pressions les plus élevées.

2. Il comprend deux parties :
Le canon proprement dit ;
La boite de culasse.

3. CANON PROPREMENT DIT. — Le canon, en acier trempé, est bronzé extérieurement.
Le bronzage empêche les reflets lumineux qui pourraient, de loin, indiquer la présence de la troupe.
D’autre part, il accélère le refroidissement de l’arme, car un canon bronzé ou noirci rayonne beaucoup plus de chaleur et se refroidit par conséquent plus vite qu’un canon non bronzé. (C’est pour la même raison qu’on se sert de récipients métalliques blancs pour conserver chauds les différents mets, tandis qu’on noircit les tuyaux de poêle destinés à répandre de la chaleur dans les pièces que l’on veut chauffer en hiver.)

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A l’intérieur, on distingue :
La bouche du canon ;
L’âme cylindrique, dont le diamètre, mesuré sur les pleins des rayures, est de 8 millimètres ; les quatre rayures en hélice, tournant de droite à gauche et faisant un tour sur 24 centimètres.
Le sens des rayures est défini par la direction que prend la rayure supérieure quand on applique l’œil au tonnerre ou la bouche.
On dit qu’une arme est rayée à gauche ou de droite à gauche quand cette rayure supérieure descend vers la gauche.
La chambre (fig. 1), qui reçoit la cartouche, et qui comprend : le logement de la balle dans lequel viennent se terminer les rayures ; le logement de l’étui ; le chanfrein de l’entrée de la chambre.

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A l’extérieur du canon on distingue :
L’embase du guidon et le petit tenon d’épée-baïonnette ;
Le renflement du tonnerre ;
Le bouton fileté qui se visse dans la boite de culasse ; le logement de l’extracteur ; la tranche postérieure du canon ; l’aminci circulaire correspondant au logement de l’extracteur.

Sur le canon sont fixés :
Le grand tenon d’épée-baïonnette ;
Le guidon ;
La hausse (fig. 2). Elle sert à donner au canon la direction et l’inclinaison nécessaires dans le tir en procurant des lignes de mire variables avec l’éloignement du but. Cet appareil doit être solide, simple et précis.
La précision de l’appareil de pointage dépend de deux éléments :
a) La longueur de la ligne de mire (distance comprise entre le sommet du guidon et le cran de mire) ; elle doit être plus grande possible ;
b) Netteté de la vision.

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Elle comprend :
1° Le pied de hausse à griffes ; ses gradins correspondant aux distances de 400, 500, 600, 700 et 800 mètres, comme l’indiquent les chiffres 4, 5, 6, et 8 inscrits sur la face gauche du pied de hausse ;
2° Le ressort de hausse et sa vis ;
3° La planche ; son pied qui porte le cran de mire de 250 mètres (planche rabattue en avant) ; son talon, qui porte le cran de mire pour les distances de 400 à 800 mètres (le curseur placé sur les différents gradins du pied de hausse).

La planche est graduée de 900 à 2.400 mètres (sur le côté droit, les centaines impaires ; sur le côté gauche, les centaines paires ; des petits traits intermédiaires donnent les distances de 50 en 50 mètres).
4° Le curseur qui porte le cran de mire mobile pour les distances de 900 à 2.400 mètres, et son ressort ;
5° La vis-arrêtoir du curseur ;
6° La goupille, qui maintient la planche sur le pied.

4. BOÎTE DE CULASSE (fig. 3). — La boîte de culasse, vissée sur le canon, présente, à sa partie supérieure, le logement de la culasse mobile et, à sa partie inférieure, celui du mécanisme de répétition.
Pour donner à l’assemblage du canon et de la boite de culasse une grande solidité, les filets du bouton doivent être nombreux et forts. Ils sont tracés dans le sens des rayures, afin que l’action de la balle sur celles-ci ne produise pas un dévissage du canon.

Dans la partie supérieure de la boite de culasse, on distingue :
Le contour extérieur cylindrique ;
L’écrou pour le bouton du canon ; le logement des tenons de la tête mobile ; les épaulements d’appui des tenons et leurs rampes symétriques ; l’âme cylindrique, entaillée pour laisser passer les tenons et l’extracteur.
La fente supérieure ; l’échancrure pour le rabattement du cylindre ; la tranche antérieure de l’échancrure, qui se prolonge, vers la partie supérieure de la boite, par la rampe de dégagement ; la tranche postérieure de l’échancrure et sa rampe hélicoïdale ;
Le trou pour la vis éjecteur ; le passage du tenon inférieur de tête mobile ; la butée de la culasse mobile ; le logement de la queue d’auget ; la fente pour la tête de gâchette ; — à l’arrière, la queue de culasse avec le trou de vis de culasse et le trou de vis postérieure de sous garde.

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A la partie inférieure de boite de culasse, le logement du mécanisme de répétition est formé par les deux joues latérales et la face antérieure. Celle-ci est percée d’un trou pour le passage des cartouches. On y remarque : en avant, les deux encastrements dans lesquels viennent se loger le tenon d’attache du fût et la tranche du tube-arrêt de piston ; en arrière, l’encastrement pour le tenon d’attache du corps de mécanisme et la fente pour le passage de l’arrêt de cartouche.

A l’intérieur, les deux joues latérales présentent chacune, vers l’avant, une butée qui limite le mouvement ascensionnel de l’auget ; la joue droite porte un évidement pour le passage du butoir d’auget.

A l’extérieur, les deux joues latérales se terminent en arrière par deux faces inclinées planes, contre lesquelles prend appui la tranche antérieure de la crosse.
On distingue encore, dans la joue droite, les deux échancrures pour le bouton de levier de manœuvre.

La boite de culasse porte : la vis-éjecteur et la vis de mécanisme qui relie le mécanisme à la botte de culasse

2° Culasse mobile.

A) Fermeture. — Dans les armes de guerre actuelles, l’ouverture et la fermeture du tonnerre sont obtenues par le déplacement de plusieurs pièces solidaires les unes des autres dont l’ensemble porte le nom de culasse mobile.
Tout système de fermeture doit répondre aux conditions suivantes :
1° Les pièces supportant les pressions des gaz en transmettant le recul doivent avoir une solidité à toute épreuve ;
2° Leur fonctionnement ne doit donner lieu qu’à de faibles frottements, afin que la manœuvre, peu fatigante pour le soldat, soit commode et rapide ;
3° Tous les mécanismes de la culasse seront montés sur la fermeture et actionnés par elle. L’ouverture assurera l’extraction et l’éjection ; la fermeture l’obturation. Les deux mouvements combinés armeront le mécanisme de percussion et actionneront la répétition.
Toutes les armes de guerre actuelles sont munies de la fermeture dite « à verrou ».

Fermeture à verrou et à tenons. — C’est une -sorte de fermeture à vis. La culasse mobile porte sur son corps cylindrique, généralement vers l’avant, deux tenons en saillie placés symétriquement sur l’axe et qui s’engagent en tournant dans des mortaises correspondantes de la boite de culasse comme les filets d’une vis dans un écrou. Cette disposition répartit les résistances sur des surfaces pleines, extrêmement solides, creusées dans la masse du métal et situées aux extrémités d’un même diamètre ; elle assure en même temps la fermeture d’une manière progressive. En effet dans le fusil modèle 86, le mouvement de translation en avant de la culasse mobile est arrêté par la butée du renfort antérieur du cylindre contre une rampe Am dite de dégagement. A ce moment, les tenons de la tête mobile sont à l’origine de leurs rampes et le renfort du levier en face de la rampe du rempart. En rabattant le levier à droite, le tenon T glisse dans la direction OB et avance progressivement dans la direction T’ sur le pas mort (fig. 3 bis).

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Le mouvement d’ouverture se fait dans l’ordre inverse.
La progressivité des mouvements d’ouverture et de fermeture offre les avantages suivants : dans la fermeture elle évite le choc de la culasse sur le culot de la cartouche et produit le serrage, la cartouche est poussée dans son logement par une action douce et puissante en même temps. Elle évite en outre le contact trop brusque de la noix du chien sur la tête de la gâchette et prévient des dégradations.
Dans l’ouverture, elle produit le décollement de l’étui.

5. La CULASSE MOBILE (fig. 4) est constituée par la réunion des différentes pièces qui assurent la fermeture, la percussion et l’extraction.

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Elle comprend neuf pièces, savoir :
1° La TÊTE MOBILE (fig. 5). — La tête mobile donne appui, par sa partie antérieure, au culot de la cartouche et transmet symétriquement le recul aux deux joues de boite de culasse, au moyen des deux tenons de fermeture. En outre, le tenon inférieur, en venant rencontrer la butée de la culasse mobile, limite le mouvement en arrière de la culasse mobile.

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La tête mobile comprend : les deux tenons de fermeture, la cuvette, le bouton, la rainure transversale pour le collier du tampon-masque ; le logement du talon de l’extracteur et celui de sa branche ; la rainure pour l’éjecteur ; la ramure inférieure pour la tête de gâchette ; le collet, avec le trou de la vis d’assemblage, le canal du percuteur.

2° L’EXTRACTEUR (fig. 6) est destiné pousser la cartouche dans la chambre et à saisir le bourrelet de cette cartouche pour opérer l’extraction de l’étui vide, dans le mouvement d’ouverture de la culasse mobile.
Il est constitué par un fort ressort à une branche dont le talon est engagé dans un logement pratiqué dans la tête mobile.
Il comprend : le talon, la branche, la tête et la griffe.

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3° Le CYLINDRE (fig. 7) réunit les pièces de la culasse mobile et porte le levier qui sert à la manœuvre de l’arme.
On y remarque : le renfort antérieur, l’arrondi qui glisse sur la rampe de dégagement dans le mouvement d’ouverture de l’arme, le logement du bouton, la rainure pour le passage du masque, le trou taraudé pour la vis d’assemblage ;
Le logement du ressort boudin, le canal du percuteur, la rainure inférieure pour la tête de gâchette, la rainure latérale pour l’éjecteur, la rainure de départ et sa rampe hélicoïdale, le cran de l’armé, le renfort du levier, le levier.

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4° Le CHIEN (fig. 8), par son assemblage avec le percuteur, sert à produire la percussion sur l’amorce de la cartouche. Il comprend : le canal du percuteur, le logement du manchon ; le coin d’arrêt et sa rampe hélicoïdale ; le renfort, la gorge, la crête. le quadrillage, la fente de repère ; le cran de départ, partie de la tranche antérieure du chien qui s’appuie, à l’armé, contre la tête de gâchette, les crans de sûreté et de l’abattu. (Le cran de sûreté est supprimé en principe. Pour les chiens neufs ou modifiés, le tracé est conforme au modèle de la figure 8 bis.)

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5° Le PERCUTEUR (fig. 9) est une tige d’acier dont la pointe sert à frapper l’amorce de la cartouche et à déterminer l’inflammation. Il comprend : la pointe, le méplat, l’embase, la tige, le T.

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6° Le MANCHON (fig. 10) relie le percuteur au chien. On y remarque : les cordons, dont un moletté, la gorge pour arrêter les crachements, la fente de repère, les ailettes, le logement du T.

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7° Le RESSORT DE PERCUTEUR est le ressort du mécanisme de percussion. Il entoure le percuteur, se loge dans le cylindre et prend appui, pour se comprimer, d’un côté contre le ressaut du cylindre, et de l’autre contre l’embase du percuteur.

8° La VIS D’ASSEMBLAGE DU CYLINDRE ET DE LA TÊTE MOBILE — Cette vis rend les deux pièces solidaires l’une de l’autre.

9° Le TAMPON-MASQUE (fig. 11) sert à protéger le tireur contre les fuites de gaz accidentelles. On y distingue : le tampon, qui bouche le passage du tenon supérieur de la tête mobile, lorsque la culasse est fermée ; le masque, destiné à rejeter vers le haut les gaz non arrêtés par le tampon ; le collier, servant à relier la pièce à la tête mobile.

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3° Mécanisme de détente.

Les pièces du mécanisme de détente sont assemblées — ainsi que le mécanisme de répétition — sur une plaque à oreilles appelée corps de mécanisme (voir figure 13).

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Le MÉCANISME DE DÉTENTE (fig. 12) qui permet de faire partir le coup à volonté, comprend cinq pièces, savoir :
1° la gâchette : la tête, les ailettes, la fente qui reçoit la détente, goupillée sur la gâchette ; le logement du rouleau du ressort de gâchette ; l’œil ;
2° la détente : le corps, la queue, les deux bossettes, le trou de goupille, l’épaulement ;
3° la goupille de détente, qui relie la détente à la gâchette ;
4° le ressort de gâchette : les deux branches, les rouleaux à pivot ;
5° la vis de ressort de gâchette, qui maintient le ressort en place sur le corps de mécanisme en empêchant le pivot inférieur de sortir de son trou.
Les pièces énumérées ci-dessus servent à assurer la fermeture, la percussion, la détente, l’obturation, l’extraction et l’éjection.

A) Fermeture. – Les pièces de fermeture sont la tête mobile, le cylindre et la vis d’assemblage.

B) Percussion. – Les armes en service aujourd’hui tirent des cartouches à étui métallique. Dans ces armes, l’amorce, très solidement logée dans le culot de l’étui et parfaitement centrée, peut supporter un choc puissant ; la percussion a lieu par écrasement de l’amorce sur une enclume. Tout système de percussion se compose d’un percuteur qui écrase l’amorce et d’un ressort moteur qui met en mouvement ce percuteur. Le système est complété par un chien qui augmente la masse du percuteur, une gâchette qui conserve le ressort au bandé, et une détente qui permet de désenrayer et de faire partir le coup. Après le désenrayage, la détente revient automatiquement, au moyen d’un ressort, à sa position première.
La percussion est dite circulaire ou rectiligne selon que le percuteur, dans sa course, suit l’un ou l’autre de ces deux mouvements (circulaire dans le revolver, rectiligne dans le fusil).

C) Détente. – La détente est le complément de la percussion ; elle engage le percuteur à l’armé et le désenraye à la volonté du tireur.

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Les organes essentiels de tout système de détente sont la gâchette ; – la détente proprement dite, à double bossette ; le ressort de gâchette.
Lorsqu’on agit sur la queue de la détente Q, le corps roule sur la bossette b, en bandant progressivement le ressort et abaissant la tête de gâchette jusqu’à ce que la deuxième bossette vienne à son tour au contact. A ce moment, la résistance à la traction augmente, le doigt sent un arrêt marqué dans le mouvement ; la tête de gâchette se trouve amenée à une position telle (deuxième moment) qu’il suffit d’une courte pression pour achever de l’abaisser et faire partir le coup (troisième moment).

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D) Obturation. – Le percuteur a écrasé l’amorce contre l’enclume et la charge de poudre s’est enflammée, la cartouche est maintenue en place par la fermeture. Il faut que les gaz produits par la combustion de la poudre ne puissent trouver aucune issue vers l’arrière car ils viendraient atteindre le tireur à la main et au visage et pourraient lui faire des brûlures. Dans les cartouches actuelles, qui toutes sont à étui métallique, c’est l’étui qui assure l’obturation. Néanmoins, pour éviter tout crachement, on a adapté sur la tête mobile un tampon-masque destiné à boucher le passage au tenon supérieur et un manchon muni à sa partie antérieure d’une gorge destinée à arrêter les gaz. Le diamètre du manchon, étant supérieur à celui de la boite de culasse, masque le débouché vers l’arrière.

E) Extraction. – L’adoption de cartouches à étuis métalliques non combustibles a entraîné avec elle l’adoption d’un système permettant de sortir l’étui de la chambre et de le rejeter au dehors.
A cet effet la culasse mobile est munie d’un extracteur complété par un éjecteur. Son jeu amène le fonctionnement de ces deux pièces.
Les conditions que doit remplir un bon extracteur sont les suivantes :
1° La griffe doit pouvoir saisir facilement le bourrelet ou la gorge de la cartouche et ne pas le laisser échapper en ramenant la douille en arrière, quelle que soit la résistance de cette douille ;
2° Son action doit être progressive, c’est-à-dire qu’elle doit aller en croissant jusqu’au moment où l’adhérence est vaincue ;
3° Il doit être solide et d’un remplacement facile. Par conséquent, il ne faut pas qu’il soit fixé à demeure sur une pièce importante de l’arme.

F) Éjection. L’éjection de l’étui dans le fusil, 86 est réalisée par une pièce métallique – extrémité de vis faisant saillie dans la boîte de culasse sur le trajet de la tête mobile entaillée pour lui livrer passage dans une position diamétralement opposée à celle de l’extracteur. Quand on ouvre la culasse, l’étui ramené en arrière vient buter par son culot contre l’éjecteur, le choc fait basculer l’étui autour de l’extracteur et l’expulse de la culasse mobile avec d’autant plus de force que le mouvement d’ouverture a été plus rapide.
La ligne d’éjection est disposée de manière à expulser l’étui du côté droit et non dans le plan de tir, ce qui aurait l’inconvénient d’envoyer l’étui dans la figure du tireur.

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4° Mécanisme de répétition.

Nous avons en France deux types distincts d’armes à répétition, l’un à magasin dans le fût, c’est le fusil modèle 86 ; l’autre à magasin sous la boite de culasse, c’est la carabine modèle 1890.
Mais quel que soit le modèle de l’arme, tout mécanisme de répétition comprend toujours trois organes distincts : un magasin ; – un transporteur ; – un distributeur.
Le magasin reçoit en conserve l’approvisionnement disponible, les cartouches y sont disposées dans l’ordre et dans le sens convenables pour se présenter successivement, la balle en avant, à l’entrée de la chambre.
Le transporteur est une pièce mobile ou un ressort qui actionne les cartouches pour les transporter du magasin dans la boite de culasse et dans la chambre par le mouvement de fermeture.
Le distributeur règle le débit du magasin ; il commande la sortie des cartouches.
Dans le fusil 86 l’auget sert de transporteur, l’arrêt de cartouche de distributeur. Dans la carabine de cavalerie le magasin est disposé sous la boîte de culasse, l’élévateur sert de transporteur, et le chargeur de distributeur.

6. Les pièces du mécanisme de répétition et celles du mécanisme de détente sont assemblée sur une plaque à oreilles, appelée corps de mécanisme. Cet assemblage constitue un tout que l’on désigne simplement, sous le nom de mécanisme de répétition.

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Le MÉCANISME DE RÉPÉTITION PROPREMENT DIT comprend dix pièces, savoir :
1° Le CORPS DU MÉCANISME (fig. 13) qui se compose de deux parties, la plaque et les oreilles.

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a) La plaque : le tenon d’attache du corps de mécanisme, le passage de l’arrêt de cartouche, les deux nervures entre lesquelles se trouve le logement de l’arrêt de cartouche.
b) Les oreilles : les trous pour la vis de mécanisme, pour l’axe du levier de manœuvre et pour la vis du ressort de gâchette, l’échancrure pour le passage de la came du levier.
Au corps de mécanisme est axé le pontet, qui sert à enlever et à remettre en place le mécanisme de répétition.

2° La VIS DE MÉCANISME, qui sert à relier le mécanisme à la boîte de culasse.

3° L’AUGET (fig. 14) qui reçoit la cartouche à la sortie du magasin et la transporte à l’entrée de la chambre.
On y distingue : le bec et sa fente pour le passage de l’arrêt de cartouche ;
Le logement de la cartouche ; le passage du tenon inférieur de la tête mobile ;
Les deux nervures du dessous, qui s’appuient, -à l’abattu, sur celles du corps de mécanisme ; le talon, sur le dessous et le devant duquel agit successivement le grand bras du levier d’arrêt pour maintenir l’auget dans ses deux positions ;

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La queue, le butoir de relèvement, le trou pour l’axe du levier de manœuvre, le trou pour le pivot du butoir d’auget ;
Sur la face gauche, l’épaulement, qui sert de butée contre l’oreille gauche du corps de mécanisme pour assurer la position de l’auget dans le remontage.

4° Le BUTOIR D’AUGET (fig. 15), qui permet d’enrayer ou de désenrayer à volonté le mécanisme de répétition. Il comprend : le pivot ; la griffe sur laquelle agit la came du levier de manœuvre ; la queue, sur laquelle presse le renfort du levier du cylindre pour faire descendre l’auget ; le gradin, qui fournit un point d’appui pour le remontage du ressort du levier de manœuvre ; la tranche inférieure, par laquelle le butoir prend appui sur la nervure droite du corps de mécanisme, de manière relever l’auget, lorsque, celui-ci étant à l’abattu, on met le levier de manœuvre à la position du tir coup par coup.

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5° Le LEVIER DE MANŒUVRE (fig. 16), qui fait prendre au butoir d’auget les deux positions qui correspondent, l’une au tir coup par coup, l’autre au tir à répétition. On y remarque : l’axe qui sert à assembler l’auget et la gâchette au corps de mécanisme, sa came, qui agit sur la griffe du butoir ; le bras de levier en forme d’S ; les deux faces d’appui du ressort du levier de manœuvre ; le bouton quadrillé.

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6° Le RESSORT DU LEVIER DE MANŒUVRE (fig. 17). – Il sert à fixer le levier dans ses deux positions extrêmes. Il comprend : l’œil, la branche coudée, la tête.

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7°, 8° et 9°. L’ARRÊT DE CARTOUCHE (fig. 18), qui ouvre ou ferme le passage aux cartouches contenues dans le magasin suivant que la griffe de son ressort est abaissée ou soulevée par le talon de l’auget.
Il est composé de trois pièces : un levier ; le grand bras terminé par le plan incliné qui agit sur le talon d’auget, et le petit bras terminé par le bec ; un ressort, qui fonctionne à la fois comme arrêt de cartouche et comme ressort d’auget ; la griffe ; la petite et la grande branche ; une vis de ressort, qui relie le ressort au levier.

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10° La vis goupille d’arrêt de cartouche qui relie au corps de mécanisme l’arrêt de cartouche et le ressort du levier de manœuvre.

5° Monture.

7. La monture en bois de noyer est en deux pièces : le fût et la crosse.
FUT. – Dans le fût (fig. 20) on remarque : le logement du canon et de la partie cylindrique de la boîte de culasse ;
Le magasin, le logement du tube-arrêt de piston ;
Les épaulements de l’embouchoir et de la grenadière ; les encastrements des ressorts d’embouchoir et de grenadière ; les évidements latéraux pour la main gauche du tireur ; le tenon qui sert à réunir le fût à la boîte de culasse ;

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Les pièces qui complètent le magasin sont :
Le tube-arrêt de piston (fig. 21) et son rebord qui arrête le piston ; le tenon d’attache du fût et son crochet ;
La goupille du tube-arrêt, qui relie cette pièce au fût ;

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Le ressort de magasin (fig. 22), qui s’appuie par son extrémité libre contre le fond du magasin ;

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Le piston et sa goupille, qui relie cette pièce à l’extrémité du ressort.

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CROSSE (fig. 23). — La crosse répartit l’action du recul sur la surface de l’épaule. On y distingue : la crosse proprement dite avec le bec, le talon, le busc, les encastrements de l’embase du battant de crosse et du devant de la plaque de couche ; la poignée avec iles encastrements de la queue de culasse, de la feuille postérieure du pontet et du support de la vis de culasse, les trous pour les différentes vis et les oreilles, entre lesquelles se trouve le passage de la détente et de la gâchette. Un support d’oreilles, comprenant une rosette à tige et un écran, renforce cette partie de la monture.

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6° Garnitures.

8. Les garnitures servent à relier le canon à la monture, à consolider la monture et à protéger certaines parties de l’arme contre les chocs accidentels. Elles comprennent :
L’EMBOUCHOIR à quillon (fig. 24) et son ressort ; la GRENADIÈRE ; l’ANNEAU DE BATTANT DE GRENADIÈRE ; le RESSORT DE GRENADIÈRE ;

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Le PONTET (fig. 25) avec ses vis antérieure et postérieure ;

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La VIS DE CULASSE ;
Le BATTANT DE CROSSE et ses deux vis ;
La PLAQUE DE COUCHE et ses deux vis.

7° Epée-baïonnette.

9. L’épée-baïonnette se divise en trois parties principales : la lame, la monture et le fourreau.
Dans la LAME on distingue : la lame proprement dite, à section quadrangulaire, les quatre arêtes, les quatre gouttières, la pointe et la soie, qui traverse la poignée dans toute sa longueur.

La MONTURE (fig. 26) comprend :
La poignée, en bronze de nickel ; la vis de poignée, dont la tête sert à limiter les mouvements du poussoir ; la croisière en acier, son quillon, sa douille avec deux fentes ; la virole, qui sert à fixer la baïonnette au canon, son poussoir avec son ressort.

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Le FOURREAU (fig. 27) est en acier bronzé ; il comprend : le corps ; le bouton et le bracelet-pontet, brasés sur le fourreau ; la cuvette, portant quatre battes pour maintenir l’épée-baïonnette dans le fourreau.

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Accessoires

10. Les accessoires pour fusil modèle 1886 M. 93 comprennent :
1° Une petite baguette composée d’une tige en acier et d’une tête en laiton
La tige en acier se termine par un bout fileté au moyen duquel on peut le visser sur la tête d’une autre baguette. La tête présente à l’intérieur un écrou.
Trois petites baguettes vissées bout à bout forment une grande baguette de longueur appropriée à celle du canon, et qui peut servir à détacher les étuis de la chambre, en cas de difficultés d’extraction.
2° Une ficelle de nettoyage, servant à manœuvrer les chiffons avec lesquels on nettoie et on graisse l’intérieur du canon. Elle est constituée par de la ficelle de fouet ; sa longueur, de 3 mètres quand elle est neuve, ne doit pas descendre au-dessous de 2m,50.

11. DIMENSIONS PRINCIPALES ET POIDS.

Poids. — Le poids du fusil est limité par des considérations diverses et opposées les unes aux autres, qui sont : le recul, la charge du soldat et la solidité de l’arme.
Le recul doit être faible ; mais, comme il dépend du poids de l’arme, celle-ci doit être relativement lourde.
D’autre part, il ne faut pas que le soldat soit très chargé. Son arme doit donc être relativement légère.

Longueur. – Les hommes étant appelés, dans certaines circonstances, à tirer sur deux rangs, la longueur du fusil doit permettre au second rang de ne pas gêner le premier. Pour que la bouche du canon de l’homme du second rang dépasse la main gauche de l’homme du premier rang dans la position de joue, il faut un minimum de 1m25 environ.

Numérotage.

12. Le numéro matricule d’un fusil se compose d’une lettre de série (simple ou double) et d’un numéro (de 1 à 100,000). Le numéro matricule est appliqué sur les pièces suivantes : canon, cylindre, corps du mécanisme, crosse, fût, quillon de l’épée-baïonnette, bracelet-pontet du fourreau, tête de baguette. On porte, en outre, sur la tête mobile, les, deux derniers chiffres du numéro matricule de l’arme.
Les lettres de série sont en majuscules anglaises.

ARTICLE II.
Fonctionnement du mécanisme. — Enrayages.

Fonctionnement du mécanisme dans le tir coup par coup

13. On suppose que le magasin est fermé et que le coup vient de partir,
Le bouton quadrillé du levier de manœuvre se trouve dans l’échancrure antérieure. La queue du butoir d’auget ne dépasse pas le bord de l’échancrure.

Vue du mécanisme (au moment de l’extraction).

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14. OUVRIR LE TONNERRE. – Pour ouvrir le tonnerre, il faut tourner le levier de droite à gauche, d’un quart de cercle environ, puis ramener la culasse mobile en arrière jusqu’à ce que le tenon inférieur de la tête mobile vienne rencontrer la butée de la culasse mobile. Cette opération a pour double résultat d’armer et d’éjecter l’étui de la cartouche précédemment tirée.

Mouvement de rotation, En relevant le levier, le cylindre et la tête mobile, réunis par la vis d’assemblage, tournent d’abord seuls, indépendamment des autres pièces ; lés tenons de fermeture glissent sur les épaulements d’appui, le plan incliné de la tête de l’extracteur sur le fond conique du logement de l’extracteur, la griffe le long de la tranche antérieure du bourrelet de l’étui ; le masque pénètre dans la rainure du renfort antérieur du cylindre.
En continuant à faire tourner le levier, l’arrondi du renfort antérieur du cylindre rencontre la rampe de dégagement. — A partir de ce moment, le cylindre et la tête mobile ne peuvent plus tourner qu’à la condition de reculer en même temps. Ce mouvement combiné de recul et de rotation est rendu possible par le tracé hélicoïdal de la rampe de la tranche postérieure de l’échancrure, par les rampes symétriques des épaulements d’appui des tenons, et, enfin, par le raccord de la rainure latérale pour l’éjecteur avec la rainure transversale. La tête mobile entraine le tampon-masque et l’extracteur, dont la griffe ramène en arrière le de la cartouche en décollant l’étui.
D’autre part, dès le commencement du mouvement de rotation, la rampe hélicoïdale de la rainure de départ agit sur celle du coin d’arrêt et tend à faire tourner le chien ; mais comme celui-ci ne peut tourner, puisque son renfort est arrêté par le côté gauche de la fente supérieure de la boite de culasse, il prend un mouvement rétrograde. Le ressort du percuteur est en mème temps comprimé entre le ressaut du cylindre, qui ne bouge pas, et l’embase du percuteur qui, par l’intermédiaire du manchon, suit le mouvement en arrière du chien. Quand le levier est amené à la position verticale, le mouvement rétrograde du chien par rapport au cylindre est suffisant pour que le coin d’arrêt sorte de la rainure de départ et vienne tomber dans le cran de l’armé.
Le ressort de percuteur est alors comprimé d’une quantité égale à la saillie du coin d’arrêt (11 millimètres).
Le chien est ainsi conduit presque complètement à l’armé, d’une façon automatique, par le simple jeu des différentes pièces de la boite de culasse et de la culasse mobile.
La tête de gâchette est dépassée successivement par le cran de l’abattu, par le cran de sûreté, dans lequel elle s’engage un instant, et enfin, au moment où le levier est vertical, par le cran de départ ; la tête de gâchette remonte alors brusquement, sous l’action de son ressort, en faisant entendre un bruit caractéristique, et vient se placer devant la tranche antérieure du chien.

Mouvement de translation. Le levier étant relevé, on ramène la culasse mobile en arrière.
Le tenon intérieur de la tête mobile rencontre la butée de la culasse mobile dans la boîte de culasse et limite ainsi le mouvement rétrograde de la culasse.
L’étui est entrainé et vient buter par sa partie gauche contre la vis-éjecteur. Comme à ce moment la partie droite est encore attirée par l’extracteur, l’étui bascule et est projeté hors de la boite de culasse. On introduit alors une nouvelle cartouche dans l’échancrure, la balle en avant.

15. FERMER LE TONNERRE. — Pour fermer le tonnerre, on pousse la culasse mobile en avant et l’on tourne le levier pour le rabattre complétement à droite.

Mouvement de translation. — Dans ce mouvement, la tranche antérieure de la tête mobile, puis la surface inclinée de la tête de l’extracteur poussent la cartouche dans la chambre. Le tampon du tampon-masque pénètre dans le passage du tenon supérieur de la tête mobile pour le boucher. L’arrondi du renfort antérieur du cylindre rencontre la rampe de dégagement, le cylindre ne peut plus alors avancer qu’à la condition de tourner en même temps.

Mouvement de rotation. Dès le début de la rotation à droite, le coin d’arrêt se dégage du cran de l’armé ; le chien, sollicité par le ressort de percuteur, se porte alors en avant, d’un millimètre environ, jusqu’à ce que sa tranche antérieure vienne buter contre la tête de gâchette.
Le chien, et par suite le manchon et le percuteur, se trouvent ainsi arrêtés par la tête de gâchette, tandis que le cylindre avance, le renfort du levier prenant appui sur la rampe hélicoïdale de la tranche postérieure de l’échancrure, puis les tenons venant à leur tour s’appuyer sur la paroi postérieure de leur logement.
Le ressaut du cylindre se rapproche donc de l’embase du percuteur, achevant ainsi de bander le ressort du percuteur.
Le tampon-masque, qui ne peut tourner, puisque le tampon est déjà engagé dans le passage du tenon supérieur de la tête mobile, continue à avancer, son collier coulissant dans la rainure transversale de la tête mobile.
Le bourrelet de la cartouche, rencontrant la tranche postérieure du canon, est arrêté ; la griffe de l’extracteur se soulève alors et franchit le bourrelet.
Lorsque les tenons de fermeture sont parvenus à l’extrémité de leurs rampes, la tête mobile et le cylindre cessent d’avancer et tournent seulement pendant que les tenons glissent sur les épaulements d’appui.
Quand le levier est complètement rabattu à droite, le coin d’arrêt se trouve exactement en face de la rainure de départ, et les renforts du cylindre reposent entièrement sur le fond de l’échancrure. Comme la queue du butoir d’auget ne fait pas saillie dans l’échancrure, il ne peut se produire aucun déplacement de l’auget.
Grace au mouvement de rotation du cylindre, la cartouche est poussée à fond sans brusquerie, et la fermeture se produit par une action progressive qui permet de vaincre les duretés d’introduction. En cas de départ prématuré, la projection de la culasse en arrière serait arrêtée par la butée du renfort du levier contre la tranche postérieure de l’échancrure et par l’appui des tenons de la tête mobile contre leurs rampes ou leurs épaulements.

16. FAIRE PARTIR LE COUP. — En agissant sur la détente, la bossette antérieure, puis la bossette postérieure viennent prendre appui sous la queue de culasse, amenant l’abaissement progressif de la tête de gâchette, jusqu’à ce que celle-ci ne fasse plus saillie dans la boîte de culasse.
Le chiens le manchon et le percuteur n’étant plus re tenus, se portent en avant sous la détente brusque du ressort de percuteur, qui presse sur l’embase du percuteur. La pointe du percuteur, dépassant à l’abattu la cuvette de la tête mobile, atteint l’amorce et détermine l’inflammation de la charge de poudre. Le mouvement du percuteur est limité soit par la résistance du couvre-amorce dans lequel sa pointe pénètre plus ou moins, soit par la butée du chien contre le cylindre.

Fonctionnement du mécanisme dans le tir à répétition

17. Les pièces de la culasse mobile, et du mécanisme de détente fonctionnent dans le tir à répétition comme dans le tir coup par coup. Aussi, dans ce qui va suivre, ne les considère-t-on que dans leurs relations avec les pièces du mécanisme de répétition.
On suppose que le magasin est approvisionné et que le coup vient de partir.
Le bouton quadrillé du levier de manœuvre est ramené dans l’échancrure postérieure.
L’auget est abaissé et maintenu dans cette position par le levier d’arrêt de la cartouche, dont le grand bras agit sur la tranche antérieure du talon d’auget. La première cartouche du magasin est entièrement contenue dans l’auget, la griffe de l’arrêt de cartouche est relevée par la pression du talon de l’auget sur le grand bras du levier et arrête la deuxième cartouche.

Vue du mécanisme (l’auget relevé).

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18. OUVRIR LE TONNERRE. — Si après avoir tourné le levier de droite à gauche, on ramène la culasse mobile en arrière, l’étui vide est entraîné par l’extracteur et éjecté, puis le tenon inférieur de la tête mobile rencontre le butoir de relèvement. Le choc du tenon contre le butoir, quand il se produit avec assez de force, détermine le relèvement de l’auget. Le tenon vient alors se heurter contre la butée de la culasse mobile et le mouvement de la culasse mobile est arrêté.
Pendant la rotation de l’auget autour de l’axe du levier de manœuvre, le talon de l’auget glisse sur le plan incliné du grand bras du levier de l’arrêt de cartouche et se dégage. A ce moment, la pression du levier, produite par le ressort d’arrêt de cartouche, s’exerce au-dessous du talon de l’auget et détermine le relèvement de l’auget, en le faisant remonter brusquement avec la cartouche qu’il contient, jusqu’à ce que ses bords viennent rencontrer les butées de relèvement d’auget.
Pendant que le grand bras d’arrêt de cartouche s’est relevé sous l’action du ressort, le petit bras s’est abaissé, entraînant la griffe du ressort d’arrêt de cartouche. Cette griffe descend de près de 2 millimètres et vient se placer complètement au-dessous du bourrelet de la deuxième cartouche qui se présente à la sortie du magasin. La cartouche, poussée par le ressort du magasin, recule jusqu’à ce que son culot vienne buter contre le bec d’auget.

19. FERMER LE TONNERRE. – En portant la culasse mobile en avant, la tête mobile et l’extracteur poussent la première cartouche dans la chambre.
Eu rabattant le levier à droite, la queue du butoir d’auget, sous la pression du renfort postérieur du levier, descend en abaissant l’auget ; celui-ci appuie par son talon sur le grand bras du levier de l’arrêt de cartouche et l’oblige à descendre jusqu’à ce que l’arête supérieure de son plan incliné dépasse l’arête du talon d’auget. A ce moment, le grand bras du levier se relève brusquement sous l’action de son ressort et amène l’auget à sa position abaissée, en agissant sur la tranche antérieure du talon.
Dès que l’auget s’est Suffisamment abaissé pour démasquer l’entrée du magasin, la deuxième cartouche n’étant plus maintenue par le bec d’auget, recule de nouveau sous l’action du ressort du magasin et pénètre complètement dans l’auget. Le mouvement des cartouches du magasin a lieu presque instantanément sous l’action d’une brusque détente du ressort.
Pendant que -le grand bras s’abaissait, son petit bras, et par suite la griffe du ressort, se relevait. Au moment où la deuxième cartouche pénètre dans l’auget, la griffe est suffisamment relevée pour s’opposer à la sortie de la troisième cartouche. L’arme est alors prête à faire feu.
Après le départ du coup, les pièces se retrouvent dans la première position où on les a considérées.

Retrouvez ici les cartouches utilisées dans le fusil Lebel

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