Goniomètre de siège en place dans un observatoire
Source : https://batteriedeleperon.fr/materiel/materiel-expose/goniometre-de-siege/
Cette partie du règlement de manœuvre de l’artillerie à pied traite des instruments de pointage utilisés dans l’artillerie lors de la grande guerre. Certaines particularités liées aux canons de 80, 90 et 95 sont présentées dans l’article relatif à leurs spécificités.
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CHAPITRE V. – INSTRUMENTS DE POINTAGE
ARTICLE I. – HAUSSE
(Les particularités que présentent les hausses de 95, de 90 et de 80, sont indiquées dans le chapitre spécialement consacré à ces calibres.)
326. La hausse (fig. 26) est constituée par une lige qui se place dans un canal pratiqué dans la culasse de la pièce, du côté du guidon, et peut glisser librement dans ce canal.
Un curseur, muni d’une vis de pression, forme arrêtoir et permet de fixer la hausse à une hauteur convenable dans son canal.
La tige de la hausse est surmontée d’une tête dans laquelle peut glisser une planchette graduée portant un œilleton.
Le bord inférieur de cette planchette est taillé en crémaillère et engrène avec un pignon mu par un bouton moleté. En faisant tourner le bouton moleté on déplace la planchette. Un écrou de pression permet de la fixer à une position déterminée.
La tige est triangulaire et porte : sur sa face gauche, une graduation en millimètres, sur sa face antérieure, une graduation en degrés et demi-degrés.
ARTICLE II. – NIVEAU
(Les pièces munies de support de niveau (canons longs sur affût de siège et place) utilisent le niveau Mle, 1888-1900).
327. Le niveau modèle 1888 se compose essentiellement d’un bâti qui peut prendre appui sur ses talons sur les facettes du niveau de pointage de la bouche à feu (fig. 27).
Le bâti porte un limbe gradué en degrés et muni d’un arc denté.
Une réglette est articulée au bâti par l’une de ses extrémités. L’autre extrémité porte un piston, actionné par un ressort, et dont la tête dentée est en prise avec l’arc denté du limbe.
La tête dentée du piston est maintenue par deux oreilles qui embrassent l’arc denté du limbe. Chaque oreille porte un trait de repère qui se meut en face de la graduation du limbe.
Le long de la réglette glisse un curseur porte-fiole muni d’un trait de repère et qui peut être fixé à sa position par une vis de pression.
Sur la fiole sont gravés deux traits de repère qui servent à marquer la position de la bulle.
328. Lorsque le curseur porte-fiole est au zéro de sa course, le niveau donne exactement le nombre entier de degrés marqué sur le limbe par les traits de repère des oreilles. D’autre part, la réglette est taillée suivant un profil en arc de cercle et porte une graduation en 60 minutes, ayant pour origine le zéro de la course du porte-fiole. Quand le curseur s’avance à la division de 15, par exemple, la fiole s’incline de 15 minutes par rapport à sa position primitive, et si l’on se sert du niveau pour donner ou pour mesurer un angle, ces 15 minutes s’ajoutent au nombre entier de degrés marqué sur le limbe par les repères des oreilles.
Le limbe et la réglette portent deux graduations, une sur chaque face du niveau. Sur l’une des faces se font les lectures relatives aux angles compris entre 0 et 45 degrés, sur l’autre face, les lectures relatives aux angles compris entre 45 et 90 degrés. Les minutes doivent toujours être lues sur la même face que les degrés.
ARTICLE III. – GONIOMÈTRE DE SIÈGE
329. Le goniomètre de siège comprend (fig. 28) : Le collimateur à fente verticale pouvant tourner autour d’un axe parallèle à cette fente. L’amplitude totale de ce mouvement est de 10 grades ; Le tambour gradué, au moyen duquel on fait tourner le collimateur. Le tambour porte 100 divisions numérotées de 10 en 10 ; lorsqu’on fait tourner le tambour d’une division, le collimateur tourne de la centième partie des 10 grades, soit un décigrade ; La vis de pression, qui sert à fixer le collimateur dans une position déterminée ; Le support de collimateur, qu’on peut faire tourner à la main autour d’un axe qui coïncide avec celui du tambour gradué ; La tige, le bouton moleté et le trait de repère ; en pressant de haut en bas sur le bouton moleté, on peut faire tourner la tige autour de son axe ; lorsqu’on cesse de presser, la tige ne peut plus tourner ; Le pied, dans lequel est engagée la tige ; Le plateau en bronze, les pattes, le niveau.
Le plateau en bronze est gradué sur son pourtour dans le sens inverse de la marche des aiguilles d’une montre ; il est divisé en 40 parties égales de 100 décigrades chacune numérotées : 0, 100, 200, 300, etc… 3 900.
Le pied porte à ses extrémités deux pattes P qui sont limitées à la partie inférieure par un demi-cylindre circulaire d’axe O et d’un diamètre égal à la largeur des pattes. L’axe du demi-cylindre est, par construction, perpendiculaire au plan de visée du collimateur quand le goniomètre marque zéro (zéro plateau et zéro tambour). Le niveau est réglé de manière que sa bulle soit entre ses repères quand l’axe O est horizontal.
Il résulte de ces dispositions que, si les pattes du goniomètre sont appuyées (fig. 29) contre un plan d’appui AB qu’elles touchent suivant leur génératrice C, la bulle du niveau étant entre ses repères, le plan de visée origine du goniomètre est vertical et perpendiculaire au plan d’appui. Si donc le plan d’appui est un plan perpendiculaire à l’axe d’une bouche à feu, le plan de visée origine du goniomètre est, quelle que soit l’inclinaison des tourillons, parallèle au plan de tir et peut lui être substitué dans la pratique sans erreur sensible.
ARTICLE IV. – INSTRUMENTS POUR LE POINTAGE AU MIROIR
330. Le pointage au miroir comporte l’emploi :
1° Du goniomètre de siège complété par un écran. Cet écran se place sur le collimateur, du côté de la glace dépolie : il est percé d’une petite fente dans le plan médian du collimateur ; un trait blanc prolonge cette fente jusqu’au bord de l’écran ;
2° Du miroir, lequel présente des dispositions différentes suivant qu’il est destiné, aux canons longs ou aux canons courts.
3° De la règle de repérage en acier, qui se pose sur deux piquets plantés en avant ou à gauche de la plate-forme et dont la tête est équarrie suivant a, b, c, d, (fig. 31). La règle de repérage est en acier ; elle porte une rainure longitudinale en forme de V et une aile qui sert à la fixer aux deux piquets au moyen de deux serre-joints.
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