Le saillant d’Ypres

Ypres

Crédit image de couverture : https://greatwarphotos.com/2012/03/09/flanders-the-ypres-battlefield-from-above/

Site accessible librement

Il me reste de nombreux sites à partager avec vous de mes visites à Ypres, mais je ne trouvais pas comment les présenter sans faire une série de répétitions sur l’histoire du lieu. J’ai donc décidé de faire un article qui sera assez long, mais je l’espère suffisamment complet pour susciter votre intérêt.

Ploegsteert Memorial Experience & Berks Cemetery Extension
Ploegsteert
Ploegsteert.
Source : Wikimedia Commons

L’arrivée sur place s’est faite pour ma part par le Ploegsteert Memorial Experience, charmant petit musée présentant l’histoire du lieu et les grandes phases de son déroulement meurtrier. Ploegsteert, en français, ça veut dire queue de charrue, certains reconnaîtront une boisson houblonnée faite à proximité (je m’égare, je m’égare…).

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A proximité du mémorial se trouve un cimetière militaire du Commonwealth, le Berks Cemetery Extension, dont le monument rend hommage aux 11 447 hommes tombés au combat et n’ayant jamais pu recevoir de sépulture autre que la terre du champ de bataille. Extension car, à l’origine, le Berks Cemetery devenant trop petit en 1917, il a été nécessaire de l’étendre de l’autre côté de la chaussée où il a été construit. Ce nom a été conservé après l’établissement du cimetière actuel et de son monument dans les années 1920-1930.

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Point à remarquer dans les cimetières militaires britanniques : les pierres tombales sont différentes, selon le corps auquel appartiens le soldat, symbole de l’appartenance éternelle des hommes au même régiment. Plus loin, sur un monolithe : « Their names liveth for evermore », leurs noms vivront éternellement. Ces mots sont restés gravés dans ma mémoire tels qu’ils le sont sur la pierre blanche.

Hooge Crater

Poursuivons notre visite par le Hooge Crater. Cet entonnoir de mines a été créé le 19 juillet 1915 par l’explosion d’une chambre chargée de 1.700kg d’explosifs. L’objectif était de prendre des positions allemandes surplombant les lignes anglaises, afin de supprimer la menace qu’elles faisaient peser sur le site.

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Aujourd’hui, il est possible d’observer ce qu’il reste des cratères du site (le propriétaire du terrain les ayant reliés pour faire un lac artificiel après la guerre), ainsi que les vestiges des tranchées. Le musée, installé dans une église construite dans les années 20, est agréable, et présente notamment une ambulance Ford T originale, qui vaut le déplacement ! Enfin, un parc d’attractions (rien à voir avec notre thème) se situe à côté du musée.

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Fin de la visite par une pièce renfermant des objets trouvés lors de fouilles au Yorkshire Trench & Dugout, notre prochaine étape.

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Je fais ici une petite parenthèse sur un objet étrange que je pensais être une bombe. Je remercie les membres des groupes Facebook Explorateurs de l’Histoire, Mémoire et histoire du béton, Sites et Vestiges 1914/1918 – WWI pour leurs recherche, ce qui a permis de déterminer qu’il s’agit d’une drague acoustique, utilisée pour détruire les mines sous marines. La mer du nord a été le terrain de chasse des UBoots allemands, qui étaient équipés pour larguer des mines destinées à couler les navires militaires et commerciaux dans le cadre de leur guerre sous marine.

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Yorkshire Trench & Dugout

Le Yorkshire Trench & Dugout est une tranchée de première ligne anglaise relié à un « deep dug out », abri profond servant de poste de commandement. Cet abri a été construit fin 1916, mais cela a été complexe en raison du sol argileux et de l’eau peu profonde, rendant l’opération périlleuse. Il servit notamment lors de la troisième bataille d’Ypres. Derrière la tranchée, il est possible de voir une batterie de mortiers Livens, scelles dans du béton lors de la mise en valeur du site pour empêcher les vols.

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Le dug out n’est pas visitable, étant inondé en permanence. Cependant, il est possible de voir son tracé exact, représenté en graviers sur le sol. Cette représentation judicieuse permet de se rendre compte de la taille modeste de cette construction d’où les hommes partirent au combat.

Pool of Peace – Spanbroekmolen

Poursuivons avec le « Pool of Peace », étang de la paix ou encore cratère Spanbroekmolen, à l’histoire plus trouble. Il s’agit là encore d’un entonnoir de mine, résultant de l’explosion de 41 tonnes d’Ammonal le 07 juin 1916, à 03h10. Détail sanglant de l’histoire : cette mine explosa avec 15 secondes de retard par rapport aux autres. Les soldats, déjà lancés à l’assaut, se trouvent pris dans la chute des débris et plusieurs d’entre eux sont tués.

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Cette explosion, accompagnée de celle de 18 autres mines, marque le lancement de la seconde bataille de Messines. Elles seront entendues et ressenties jusqu’à Londres, montrant la violence de la déflagration.

pool of peace
Les trois cratères de mine du secteur de Kruistraat. Le cratère Spanbroekmolen se trouve en haut à droite.
Source : https://simonjoneshistorian.com/2017/06/12/killed-by-their-own-mine/

Harrington, Second Army Chief of Staff, aurait dit à cette occasion à la presse « Messieurs, nous ne changerons peut-être pas le cours de l’histoire, mais nous changerons certainement le paysage ». (« Gentlemen, we may not make history tomorrow, but we shall certainly change the geography »).

The Bluff

Fin de la visite en passant par The Bluff, également marqué par la guerre des mines, où une exposition temporaire a eu lieu jusqu’au 11 novembre 2018 : 600.000 statuettes en terre cuite, représentant les 600.000 soldats de toutes les nationalité tombés dans les Flandres entre 1914 et 1918.

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